PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy souhaite que le débat sur la ligne des Républicains, qui a resurgi après la contre-performance de la droite au premier tour des élections régionales, soit tranché lors d'un conseil national du parti en février prochain.
A la question de savoir si la primaire de 2016 à droite, prévue les 20 et 27 novembre prochains, doit être avancée comme le suggèrent désormais des élus LR, le président des Républicains, dans un entretien au Figaro, s'en remet à l'instance chargée d'organiser la consultation.
"La bataille se gagnera sur le terrain des idées au moins autant que sur celui des personnes", déclare Nicolas Sarkozy dans cette interview publiée vendredi.
"Qui a demandé que le parti ait un projet, alors que tant de voix s'élevaient pour dire qu'il n'en avait pas besoin, puisque le candidat en aura un? Moi, c'est ma priorité", souligne-t-il.
"Et pour être sûr que ce débat soit mené complètement, je réunirai un conseil national au début du mois de février, peut-être sur deux jours, pour que chacun dise le plus librement, le plus fortement et le plus sereinement possible ce que doit être la ligne de ce projet", précise-t-il.
Il se prononce pour sa part pour "un projet politique extrêmement fort, ce qui ne veut pas dire radical".
Dans cette perspective, faut-il avancer la primaire?
"Je comprends parfaitement que la primaire puisse présenter des inconvénients, mais ils me semblent bien inférieurs au risque de multiplicité des candidatures au premier tour, surtout avec un Front national au niveau où il est. La primaire aura lieu, je m'y suis engagé", répond Nicolas Sarkozy.
"Les modalités et le calendrier de la primaire relèvent de la Haute autorité", souligne-t-il, en précisant que le budget de la consultation sera arrêté lundi matin au lendemain du second tour des régionales.
"Je proposerai au bureau politique de voter la convention financière entre les Républicains et la Haute Autorité de la primaire, qui permettra au parti de verser 5 millions d'euros pour l'organisation de cette élection", dit-il.
Le président du groupe LR à l'Assemblée, Christian Jacob, a estimé jeudi sur LCP qu'un débat sur une modification du calendrier de la primaire méritait "d'être posé".
"Si nous avons la possibilité de l'avancer et que cette position est consensuelle... Mais ça peut se faire que de manière consensuelle et si techniquement on est capable de le faire", a-t-il dit.
Des élus craignent que la droite ne pâtisse de cette compétition interne jusqu'en novembre 2016.
"La primaire est une obligation. Sa logique, c'est de pousser chacun à se distinguer. Je n'imagine pas que l'on vive dans ce climat pendant un an. Il faut donc au plus vite purger ce débat et l'organiser avant l'été", déclare le député Eric Ciotti dans L'Opinion.
(Sophie Louet)