NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a terminé sur une note positive mercredi après le communiqué de politique monétaire de la Réserve fédérale, qui a apaisé les craintes d'un relèvement rapide des taux d'intérêt, mais la chute d'Apple (NASDAQ:AAPL) a limité la hausse générale et a même fait reculer le Nasdaq.
L'indice Dow Jones a gagné 51,23 points, soit 0,28%, à 18.041,55 et le S&P-500, plus large, a pris 3,45 points (+0,16%) à 2.095,15 alors que le Nasdaq Composite reculait de 25,14 points (-0,51%) à 4.863,14.
Les valeurs des télécommunications et des services aux collectivités ("utilities"), qui profitent généralement de la perspective de rendements faibles sur le marché obligataire, ont nettement progressé après la publication du communiqué de politique monétaire de la Fed.
L'indice de références des télécoms a pris 1,89% et celui des utilities 1,41%.
Celui de l'énergie a progressé de 1,66%, tiré par les plus hauts de l'année inscrits par les cours du pétrole à la faveur du repli du dollar.
Le Brent, à 47,18 dollars en fin de séance, affiche un rebond de près de 75% par rapport à ses plus bas de janvier.
Le billet vert, lui, a abandonné 0,1% sur la journée face à un panier d'autres grandes devises de référence et l'euro se traitait autour de 1,1310 dollar, en hausse de 0,12%.
La banque centrale n'a pas totalement fermé la porte à une hausse de taux en juin mais son communiqué suggère qu'elle n'est pas pressée de poursuivre le resserrement de sa politique.
"Le principal enseignement à en tirer, c'est que (la Fed) reste positive sur l'économie américaine", commente John Bailer, gérant senior de The Boston Company Asset Management. "Elle a revu en baisse les risques sur l'économie mondiale."
"Le ton est légèrement 'faucon' de mon point de vue mais pas suffisamment pour inquiéter le marché."
Les économistes interrogés par Reuters prévoient deux hausses de taux d'ici la fin de l'année mais les cours sur les marchés à terme montrent que les traders n'anticipent pas de mouvement avant septembre au plus tôt, selon le baromètre FedWatch de CME Group.
La prochaine réunion de politique monétaire est prévue les 14 et 15 juin.
TWITTER EN FORTE BAISSE, DREAMWORKS ANIMATION BONDIT
Sur le marché obligataire, les emprunts d'Etat américains à long terme, qui restaient sur sept séances de pertes, ont bénéficié à plein du communiqué de la Fed.
Le rendement à dix ans est ainsi retombé à 1,856%, en baisse de 7,5 points de base sur la journée, et le 30 ans à 2,707% alors qu'il avait atteint la veille 2,764%, son plus haut niveau depuis début février.
En dehors des considérations liées à la Fed, la séance a été marquée par la baisse de 6,26% d'Apple au lendemain de ses résultats trimestriels, marqués par la première baisse des ventes de l'iPhone depuis son lancement en 2007 et par une baisse du chiffre d'affaires sans précédent depuis plus de dix ans.
Le groupe à la pomme affiche, de loin, la plus mauvaise performance du Dow Jones. Dans son sillage, l'indice S&P des hautes technologies a cédé 0,84%.
A l'opposé, Boeing (NYSE:BA) a gagné 2,88% après la confirmation de ses prévisions financières pour cette année malgré une charge exceptionnelle inattendue liée à son ravitailleur KC-46.
De son côté, l'action Exxon Mobil (NYSE:XOM) (+0,95%) a atteint son plus haut niveau depuis mai 2015 après l'annonce par le groupe pétrolier d'un relèvement du dividende, 24 heures après la décision de Standard & Poor's de le priver de la note de crédit "triple A".
Parmi les entreprises dont le cours a réagi aux résultats publiés mardi soir ou mercredi, Twitter a chuté de 16,28% après un chiffre d'affaires trimestriel inférieur aux attentes, la société peinant toujours à attirer les annonceurs.
Sur 166 sociétés de l'indice ayant présenté leurs comptes, 59% ont dépassé le consensus en terme de chiffre d'affaires, une proportion très proche de la moyenne de 60% enregistrée depuis 2002.
Dans l'actualité des fusions-acquisitions, DreamWorks Animation a bondi de 18,73% après les informations du Wall Street Journal selon lesquelles Comcast (NASDAQ:CMCSA) (+0,41%) discute du rachat du studio.
Environ 7,4 milliards d'actions ont changé de mains sur les différents marchés américains contre 6,9 milliards en moyenne sur les 20 séances précédentes.
(Rodrigo Campos et Tanya Agrawal; Marc Angrand pour le service français)