L'arrivée des VTC (voitures de transport avec chauffeur) a modifié les usages des Français qui du coup empruntent moins les taxis, les transports en commun et certains sont allés jusqu'à renoncer à acheter un véhicule, selon une étude de l'Ademe publiée mardi.
L'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie estime ainsi que "entre 21.000 et 30.000 voitures" auraient été "supprimées en France" grâce aux services de VTC.
Le secteur automobile pâtit de ce mode alternatif de transport, lancé au début des années 2010, avec une diminution de 3% du parc automobile que les 6.626 personnes interrogées pour cette enquête "attribuent directement à l'influence des VTC", indique cette étude pilotée par la principale agence environnementale française.
Ainsi, 6 % des personnes interrogées déclarent s'être abstenues d'acquérir une voiture, ce qui pourrait "avoir évité l'achat de 93.000" véhicules par des particuliers en France.
En se fondant sur le nombre de VTC en circulation, "entre 21.000 et 30.000 voitures" auraient ainsi déjà été "supprimées en France" dévoile encore cette étude.
Pour savoir si ce changement d'habitude a un impact sur l'environnement, il faudra attendre.
Pour Yann Tréméac, chef de service adjoint du service Transports et Mobilité de l'Ademe, "cette étude est une première étape; d'autres travaux seront nécessaires pour apporter des connaissances sur l'environnement avec notamment l'emploi d'une méthodologie complexe pour quantifier les émissions de CO2".
Si 1,5 million de personnes font appel aux services des VTC en France, "en terme environnemental, l'étude semble indiquer qu'il n'y a pas d'augmentation du trafic et que leur utilisation a plutôt un impact sur la +démotorisation+ des ménages", argue M. Tréméac.
Simultanément le VTC a fait perdre des parts de marché en premier lieu aux taxis. Avant d'avoir recours aux VTC "les usagers utilisaient le taxi 2,2 jours par mois en moyenne" contre "0,5 jour par mois" aujourd'hui.
En concurrence directe également avec les transports en commun, impactés dans une moindre mesure, les clients des VTC les délaissent chaque mois "un jour de moins (...) et continuent de les prendre 13,5 jours par mois".
Enfin, 1% des clients des VTC s'est séparé d'un deux-roues motorisé ou bien a renoncé à un achat (pour 4 % d'entre eux).
Finalement, conclut cette enquête, "le seul mode de déplacement dont la fréquence d'usage augmente (légèrement) consécutivement à l'adoption des VTC est la marche" : les usagers arpentent le bitume en moyenne 0,4 jour de plus par mois.