Le patron du Medef a appelé mardi à abaisser la fiscalité sur les entreprises en France pour s'aligner sur la moyenne européenne, alors que la Grande-Bretagne envisage de ramener son impôt sur les sociétés (IS) à moins de 15% pour contrer les effets du Brexit.
"Je ne dis pas qu'il faut aller à 15% d'IS" en France, a souligné Pierre Gattaz lors d'une conférence de presse. Mais "si vous êtes trop éloignés de la moyenne, vous avez vos compétiteurs qui gagnent", a-t-il ajouté.
Selon le patron des patrons, "l'idéal, c'est la moyenne européenne". "Je pense qu'il faudrait" un taux d'IS situé "entre 20 et 25%", a-t-il précisé, appelant à "éviter les excès dans un sens ou dans un autre".
Le ministre britannique des Finances George Osborne a dit lundi vouloir ramener l'impôt sur les sociétés Outre-Manche sous la barre des 15%, pour encaisser le choc du vote britannique en faveur d'une sortie de l'Union Européenne, qui fait planer le risque d'un coup de frein à l'économie britannique.
Le taux au Royaume-Uni, actuellement de 20%, s'approcherait ainsi de celui du champion européen en la matière, l'Irlande (12,5%), et s'éloignerait un peu plus de celui de l'Allemagne (près de 30%) et de la France (33%).
Selon M. Gattaz, un taux trop élevé conduit à "étouffer les forces économiques" et nuit à l'attractivité du pays. "Il y a une harmonie" à trouver. "La France doit remettre le curseur au centre", a-t-il conclu.
La proposition de George Osborne a été vertement critiquée mardi par le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici, qui a estimé qu'il ne s'agissait pas là d'une "bonne initiative".
"Nous ne devons pas être dans la concurrence fiscale exacerbée entre nous ou dans le dumping fiscal", a-t-il déclaré sur la radio française Radio Classique.