PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes réagissent mercredi négativement mais avec mesure, autour de la mi-séance, à la victoire surprise de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine et Wall Street devrait également accuser le coup dans les premiers échanges sans pour autant céder à la panique.
Paris, Francfort et Londres ont ouvert en baisse de 2% environ mais ont ensuite réduit leurs pertes, les investisseurs saluant le ton rassurant et rassembleur adopté dans son premier discours par le nouveau président de la première puissance économique du monde, qui avait effrayé les marchés pendant sa campagne avec ses appels répétés au protectionnisme.
Les futures sur indices new-yorkais, qui avaient plongé de plus de 5%, se calment également, signalant une ouverture en baisse d'environ 2% pour le Dow Jones et de 2,6% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 cède 1,55% (69,33 points) à 4.407,56 points vers 11h20 GMT. À Francfort, le Dax perd 1,44% et à Londres, le FTSE recule de 0,61%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 perd 1%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 1,9% et le Stoxx 600 1%.
Les seuls secteurs en hausse sont les ressources de base (+2%) et la santé (+3,4%), ce dernier voyant s'éloigner la menace des mesures radicales destinées à faire baisser les prix des médicaments brandie pendant sa campagne par la démocrate Hillary Clinton.
Du côté des valeurs individuelles, la plus forte baisse des indices européens de référence est pour BBVA (MC:BBVA), qui plonge de près de 9%, les actionnaires de la banque espagnole redoutant un impact sur ses intérêts au Mexique et les effets de la chute du peso mexicain contre le dollar.
Le peso a plongé de plus de 13% contre un dollar qui baisse de son côté face à un panier de devises de référence mais réduit ses pertes (-0,6%). L'euro se raffermit, autour de 1,11 dollar.
Les investisseurs, qui misaient sur une victoire du camp démocrate, redoutent des bouleversements économiques susceptibles, à court terme, de décourager la Réserve fédérale de relever ses taux directeurs en décembre.
Les implications sur les politiques monétaires pourraient ne pas s'arrêter là et les marchés ne devraient pas tarder à spéculer sur de nouvelles mesures d'assouplissement de la part de la Banque centrale européenne (BCE) ou de la Banque du Japon (BoJ).
"Une présidence Trump n'est pas une bonne nouvelle en soi. L'isolationnisme et le protectionnisme américains ne sont pas de bon augure pour le commerce et pour la croissance économique", réagit Ronny Claeys, stratège de KBC Asset Management.
Dans ce contexte troublé, les investisseurs se sont rués dans un premier temps sur les valeurs refuges comme l'or, qui prend encore plus de 2% à l'heure de la mi-séance en Europe, et les emprunts d'Etat, dont les rendements ont fortement baissé. Celui du Bund de référence à 10 ans s'est toutefois éloigné de son plus bas de deux semaines inscrit en tout début de matinée, ne perdant plus que 5 points de base.
La Bourse de Tokyo a chuté de 5,36% tandis que les Bourses chinoises résistaient mieux à la tourmente, l'indice CSI300 et l'indice composite de Shanghai ne cédant que 0,5% et 0,6% respectivement.
(Patrick Vignal pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)