PARIS (Reuters) - La Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN) a donné un avis favorable à une déclassification partielle de documents classés "secret défense" dans l'enquête sur les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis.
Il appartiendra aux ministres de l'Intérieur et de la Défense de suivre ou non cet avis publié vendredi au Journal officiel, mais celui-ci est généralement suivi.
"Il faut maintenant connaître la position des ministres", dit Me Olivier Morice, qui défend une quarantaine de victimes et avait réclamé, dès le 14 mars dernier, une déclassification de documents susceptibles de constituer une mine d'informations.
Sur plus d'un millier de notes émanant notamment de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), le CCSDN est favorable à la déclassification d'environ 160 documents.
"C'est quand même très significatif, important", explique Olivier Morice, tout en estimant que le caractère partiel de l'avis de l'organisme "jette un doute sur la volonté de totale transparence" des autorités.
Dans sa requête, l'avocat visait des informations sur de nombreux djihadistes mais également des lieux sensibles qui ont été la cible de terroristes ces dernières années, notamment la salle de concert du Bataclan, menacé dès 2009 par un projet d'attentat qui n'a cependant pas pu être prouvé.
En mars 2015, devant la commission d'enquête parlementaire sur les attentats, Bernard Cazeneuve, alors ministre de l'Intérieur, avait dit qu'il ferait tout pour que "le maximum d'informations soit communiqué, pour ne pas dire la totalité."
(Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)