Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a une nouvelle fois souligné la nécessité pour la zone euro d'une meilleure gouvernance, vendredi à Francfort (Allemagne).
"Gouverner des économies aussi vastes et différentes, avec la même monnaie, est davantage un défi dans une union d'Etats souverains que dans une fédération", a-t-il déclaré, dans une comparaison avec les Etats-Unis.
"C'est pourquoi la Banque centrale européenne répète sans relâche la nécessité de renforcer fortement la gouvernance économique de la zone euro", a-t-il déclaré lors d'une conférence de spécialistes sur la BCE.
"La politique économique de chaque Etat membre de la zone euro doit être alignée sur les exigences de l'union monétaire européenne", a-t-il ajouté. "Nous devons apprendre à penser (davantage) de manière continentale", a-t-il dit, reprenant les propos d'Alexander Hamilton (Etats-Unis), qui fonda le Parti fédéraliste.
La semaine dernière, M. Trichet avait évoqué la nécessité de la création à long terme d'un ministère des Finances de la zone euro pour poursuivre le processus d'intégration économique, une proposition qui s'était immédiatement heurtée aux commentaires pessimistes des responsables politiques européens.
Pour M. Trichet, un tel ministère "ne gérerait pas nécessairement un important budget fédéral mais exercerait directement des responsabilités dans au moins trois domaines (...): la surveillance des politiques budgétaires et des politiques en matière de compétitivité (...); toutes les responsabilités assumées généralement par les gouvernements en ce qui concerne le secteur financier intégré de l’Union; et la représentation de la confédération de l’Union au sein des institutions financières internationales".
A plus court terme, M. Trichet estime que le Conseil européen, après avis de la Commission et de la BCE, devrait avoir son mot à dire sur les politiques suivies par les Etats dont les finances dérapent, car cela a des implications sur tous leurs partenaires.