PARIS (Reuters) - Airbus a indiqué jeudi avoir été informé de l'ouverture d'une enquête préliminaire par le Parquet national financier (PNF) en lien avec l'enquête ouverte l'an dernier par le Serious Fraud Office (SFO) en Grande-Bretagne sur des soupçons de corruption.
Le groupe européen d'aérospatiale et de défense fait savoir dans un communiqué qu'il coopérera "pleinement" avec les deux autorités dans le cadre de ces enquêtes.
Le SFO, chargé outre-Manche de la lutte contre les délits et crimes économiques, a ouvert à l'été 2016 une enquête au Royaume-Uni sur des soupçons d'irrégularités concernant le recours à des consultants pour la vente à l'export d'avions civils.
Cette enquête du SFO porte sur des allégations de fraude, de pots-de-vin et de corruption dans le secteur de l'aviation civile d'Airbus Group (PA:AIR) liées à des irrégularités concernant des consultants tiers.
Le PNF a ouvert une enquête visant des soupçons d'irrégularités chez Airbus en juillet 2016 et travaille en collaboration avec le SFO dans ce dossier, a-t-on appris de source judiciaire.
En août dernier, des sources proches du dossier avaient indiqué que l'enquête ouverte par le SFO portait sur des contradictions dans des montants de commissions de consultants mentionnés dans des demandes d'aide à l'export ou des noms de tiers manquants, dont certains cas remontent à des années.
En vertu d'une législation de 2006, les entreprises demandant des aides à l'export au Royaume-Uni doivent identifier tous les intermédiaires impliqués dans les négociations du contrat et fournir la liste des sommes payées.
Depuis la révélation de ces soupçons de corruption, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni ont décidé de suspendre les crédits à l'exportation accordés à Airbus.
(Matthieu Protard et Simon Carraud, édité par Véronique Tison)