PEKIN (Reuters) - Le marché automobile chinois a progressé de 7% sur les trois premiers mois de 2017, son meilleur premier trimestre depuis 2014 qui laisse espérer de bons chiffres sur l'ensemble de l'année en dépit de la suppression progressive d'incitations fiscales à l'achat de petites cylindrées.
Beaucoup d'analystes s'attendaient à un coup de frein du premier marché mondial après une augmentation de la fiscalité intervenue le 1er janvier.
Mais après un mois de janvier étale (+0,2%), les immatriculations ont bondi de 22,4% en février puis augmenté de 4,0% en mars pour atteindre 2,5 millions d'unités, selon les chiffres publiés mardi par l'Association chinoise des constructeurs automobiles (CAAM).
La hausse de 7% au premier trimestre dépasse la prévision de la CAAM pour l'ensemble de 2017, à savoir une progression de 5% du marché chinois, mais l'association juge prématuré de la relever dès à présent.
"Nous nous en tenons pour le moment à une attitude d'optimisme prudent, car en réalité nous sentons toujours des pressions", a justifié Xu Haidong, porte-parole de la CAAM.
"Cela tient au changement de fiscalité mais aussi aux tendances de fond économiques et à d'autres raisons."
En 2016, les immatriculations avaient bondi de 13,7%, dopées par la réduction à 5% de la taxe sur les voitures de cylindrée égale ou inférieure à 1,6 litre. Celle-ci a été relevée à 7,5% le 1er janvier et elle retrouvera en 2018 son niveau antérieur de 10%.
"Nous avons intégré le fait qu'il y aura un retrait au premier trimestre par rapport à la poussée du quatrième trimestre", avait dit Mark Fields, le directeur général de Ford, samedi à Shanghai avant la publication des chiffres de la CAAM. "Nous nous attendons à une amélioration sur les deuxième, troisième et quatrième trimestres."
Ford, qui publiera mercredi ses données pour le mois de mars en Chine, attend une stabilisation ou une légère baisse du marché dans son ensemble en 2017.
General Motors (NYSE:GM) a de son côté fait état d'une baisse de 5,2% de ses ventes en Chine au premier trimestre par rapport aux trois premiers mois de 2016.
Le marché reste porté par le segment à forte marge des SUV, dont profite notamment le constructeur japonais Honda qui a annoncé une hausse de 16,6% de ses ventes en janvier-mars.
(Lusha Zhang et Jake Spring, Véronique Tison pour le service français)