Le taux de créances douteuses des banques espagnoles, indice de leur vulnérabilité, a augmenté à nouveau en mai, à 6,498%, soit son niveau le plus haut depuis mai 1995, selon des chiffres publiés lundi par la Banque d'Espagne.
Les créances douteuses, principalement des crédits immobiliers susceptibles de ne pas être remboursés, s'élevaient à 117,59 milliards d'euros en mai, soit 6,498% du total des créances contre 6,36% en avril et 6,11% en mars. Ce taux, qui n'était que de 4,98% en octobre 2009, s'est fortement détérioré depuis.
Ce chiffre est diffusé trois jours après la publications des résultats des tests bancaires européens: cette année encore, Madrid a concentré la majorité des échecs, avec cinq entités recalées sur un total de huit. Cela s'explique toutefois par le fait que l'Espagne a présenté à ces tests 95% de son secteur bancaire, contre 65% en moyenne dans l'Union européenne.
Mais il est vrai que la situation des établissements bancaires espagnols reste une source d'inquiétude pour les investisseurs internationaux depuis l'éclatement de la bulle immobilière fin 2008 et la récession qu'a traversé le pays pendant 18 mois.
L'Espagne a lancé un vaste plan de restructuration de son secteur bancaire, décidant de lui imposer des ratios de solvabilité plus élevés, notamment aux caisses d'épargne, maillon faible du système financier.
Pour cela, le secteur doit d'ici septembre chercher des capitaux privés, ce qui a incité certaines caisses à se lancer en Bourse, ou demander une aide publique.