Areva commence à subir le contrecoup de l'accident de Fukushima, qui lui a déjà coûté 191 millions d'euros en annulations de contrats, mais en étudie toujours les conséquences à moyen et long terme avant de présenter un plan stratégique d'ici la fin de l'année.
Suite à l'accident de Fukushima, "près de 200 millions d’euros de commandes ont été annulés sur un montant total en carnet de plus de 43 milliards d’euros, qui s’inscrit en réduction d’un peu plus de 1 milliard d’euros par rapport à fin 2010", a déclaré le président du groupe Luc Oursel, cité dans un communiqué publié mercredi à l'occasion des résultats semestriels du groupe. .
Ces annulations sont le fait de clients allemands et japonais, précise le groupe. Les commandes de ces deux pays représentent 17,5% de la valeur du carnet de commandes au 30 juin: "parmi celles-ci, 0,7 milliard présentent un risque d'annulation ou de renégociation", ajoute le groupe public.
Mais "les conséquences à plus long terme de ces événements pour Areva sont en cours d’analyse. Elles pourront concerner toutes les activités du cycle du nucléaire et seront intégrées dans le plan stratégique qui doit être établi d’ici à la fin du second semestre", conclut M. Oursel.
Le groupe n'a donné mercredi aucune indication sur ses objectifs 2011 et 2012, qu'il avait qualifiés de "non pertinents" suite à la catastrophe nucléaire japonaise et avait promis de réviser.
Le groupe tablait en début d'année sur une croissance "significative" de son carnet de commandes en 2011 et sur un chiffre d'affaires de 12 milliards d'euros pour 2012, contre 9,1 en 2010.
Dans le nouveau plan stratégique, en fonction des hypothèses de prix et d'activité qui seront retenues, la valeur de certains actifs --valorisés pour le moment à plus de 4 milliards d'euros-- pourra être dépréciée, prévient toutefois d'ores et déjà Areva.
A l'heure actuelle, la valeur de certains actifs industriels spécifiques dont le niveau d'activité a été affecté à court terme a déjà été dépréciée de 62 millions d'euros, précise du reste le groupe.
L'ensemble des actifs susceptibles d'être touchés "fera l'objet de tests de dépréciation au 31 décembre 2011 sur la base des données prévisionnelles pluriannuelles issues du nouveau plan stratégique", ajoute Areva.
Par ailleurs, le résultat net du groupe a atteint 351 millions d'euros au 1er semestre, en baisse de 58% sur la même période de 2010, qui avait été marquée par une plus-value exceptionnelle sur la vente de son activité T&D.
Le chiffre d'affaires semestriel d'Areva a par ailleurs décru de 3,9%, à 4 milliards d'euros. Son endettement au 30 juin était de 2,8 milliards, en baisse de 900 millions d'euros par rapport au 31 décembre 2010.
Le résultat opérationnel du groupe a en revanche bondi, s'établissant à 710 millions d'euros, contre une perte nette de 485 millions un an auparavant. Cette progression est due en grande partie au règlement d'un litige opposant Areva à Siemens qui a permis au groupe français d'encaisser 648 millions d'euros de l'allemand.
Hors éléments particuliers, la résultat opérationnel s'inscrit, lui, en nette baisse, à 62 millions d'euros, contre 213 millions au 1er semestre 2010.