La Bourse de New York a fini en forte hausse lundi, dopée par une salve d'annonces de fusions-acquisitions, ce qui lui a permis d'effacer toutes ses pertes de la semaine dernière: le Dow Jones a gagné 1,90% et le Nasdaq 1,88%.
Selon les chiffres définitifs, le Dow Jones Industrial Average est monté de 213,88 points à 11.482,90 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 47,22 points à 2.555,20 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 s'est adjugé 2,18% (25,68 points) à 1.204,49 points.
"C'est un marché schizophrénique, bipolaire: on est passé de la dépression à l'euphorie", a confié à l'AFP une source dans la salle de marché new-yorkaise d'une grande banque européenne.
"Tout d'un coup, le sentiment du marché se renverse. Personne ne croyait en cette reprise", a ajouté cette source.
C'est la troisième séance de hausse pour les indices de Wall Street, qui remontent ainsi au-delà de leur niveau de clôture du 5 août, juste avant l'abaissement de la note de solvabilité des Etats-Unis par l'agence Standard & Poor's.
Les 30 valeurs du Dow Jones ont fini dans le vert.
"Le marché devrait rester volatil, mais la tendance semble assurément plus prometteuse que lors de ces dernières semaines", a reconnu Andrew Fitzpatrick, de Hinsdale Associates.
Selon lui, les échanges ont été surtout stimulés par des annonces de fusions-acquisitions, avec notamment le rachat par le géant de l'internet Google (-1,09% à 557,60 dollars) du fabricant de téléphones portables Motorola Mobility (+55,78% à 38,12 dollars) pour plus de 12 milliards de dollars.
"Une des grandes questions qui se pose, c'est de savoir à quel moment les grandes entreprises vont commencer à utiliser les grandes quantités de liquidités dont elles disposent. On en a un exemple (ce lundi), c'est très encourageant, et cela compense l'indice Empire State", a commenté Hugh Johnson, de Hugh Johnson Advisors.
Cet indice, qui mesure l'activité manufacturière de la région de New York, a chuté à -7,7 au mois d'août, alors que les analystes s'attendaient à une amélioration.
Nouvelle réconfortante au Japon en revanche, les chiffres de la croissance au Japon ont montré une contraction de 1,3% de l'activité au deuxième trimestre en rythme annualisé, soit deux fois moins marquée qu'anticipé.
Du côté des entreprises, l'actualité des rachats a été particulièrement fournie, au-delà de l'annonce de Google.
Le câblo-opérateur Time Warner Cable (-0,75% à 65,02 dollars) va prendre le contrôle de son concurrent Insight Communications pour 3 milliards de dollars en numéraire.
Bank of America (+7,93% à 7,76 dollars), de son côté, va céder ses activités de cartes de crédit représentant 8,6 milliards de dollars de prêts ainsi que "certains autres actifs et passifs" au Canada à TD Bank Group.
Dans l'agroalimentaire, Ralcorp (+5,44% à 83,32 dollars) a indiqué qu'il avait rejete une nouvelle offre hostile de 5,2 milliards de dollars de son concurrent ConAgra (+1,77% à 23,60 dollars).
Le laboratoire Pfizer a pris 2,69% à 18,34 dollars. Il a remporté devant la justice américaine un procès contre l'israélien Teva, empêchant ce groupe de produire une version générique du Viagra avant 2019.
Le fabricant de cosmétiques Estée Lauder a plongé de 6,52% à 94,27 dollars, après avoir publié un bénéfice trimestriel en hausse de 72% sur un an mais inférieur aux attentes.
Le marché obligataire s'est replié. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 2,285% contre 2,237% vendredi soir, et celui du bon à 30 ans à 3,747% contre 3,703%.