Berlin veut avoir son mot à dire dans la nomination des membres du conseil d'administration d'EADS, rapporte mardi le quotidien Handelsblatt citant des sources proches du gouvernement allemand.
Alors que la tension s'est faite vive ces derniers temps entre Allemands et Français sur le renouvellement de la direction du groupe européen d'aéronautique et de défense ainsi que sur la répartition des compétences entre les deux pays, Berlin voudrait avoir davantage d'influence dans le processus de nomination.
C'est en tout cas ce que fait valoir le gouvernement allemand dans les discussions au sujet de sa montée au capital d'EADS, selon le quotidien économique.
Fin 2011, Berlin s'est en effet mis d'accord avec Daimler sur un rachat en 2012 par la banque publique KfW de la moitié des parts du constructeur automobile allemand dans EADS, faute de repreneur privé dans l'immédiat.
Après le transfert des parts à la KfW, Daimler aura réduit sa participation au capital d'EADS à 7,5% (contre 15% actuellement), et ses droits de vote à 15% contre 22,5% auparavant, soit le niveau de sa part d'origine dans EADS.
Côté allemand, la participation dans EADS sera donc contrôlée pour un tiers par l'Etat, pour un tiers par Daimler, le tiers restant étant parqué depuis 2007 au sein d'un consortium bancaire, des actions dont Daimler n'a conservé que les droits de vote.
Selon l'accord annoncé en novembre, les droits de vote de Daimler et de la KfW seront réunis dans un holding, Berlin insistant sur sa volonté de laisser le "commandement industriel" au constructeur automobile. Deux représentants de Daimler siègent au conseil d'administration d'EADS (sur 11 membres).
Mais le gouvernement allemand considère désormais qu'il doit pouvoir nommer ses propres représentants, selon le Handelsblatt qui cite le nom du patron de la compagnie ferroviaire Deutsche Bahn Rüdiger Grube comme possible candidat de Berlin. M. Grube a déjà occupé la fonction de de co-président du conseil de surveillance d'EADS de 2007 à 2009, il était à l'époque directeur de la stratégie de Daimler.
Côté français, une part de 22,5% est détenue aux deux-tiers par l'Etat (par l'intermédiaire du holding Sogepa) et à un tiers par le groupe Lagardère.