La Bourse de Paris est parvenue à rebondir modestement mercredi (+0,62%), au lendemain d'un fort repli, dans un marché tiré vers le haut par le secteur bancaire et industriel mais qui n'oublie pas pour autant ses craintes sur l'Espagne.
Le CAC 40 a pris 20,09 points à 3.237,69 points, dans un volume d'échanges de 3,534 milliards d'euros. La veille, il avait cédé 3,08%.
Les autres marchés européens ont suivi la même tendance, Francfort gagnant 1,03% et Londres 0,70%. Par ailleurs, l'Eurostoxx 50 a pris 0,85%.
Malgré un début de séance poussif, le marché parisien a progressivement avancé, encouragé dans l'après-midi par une ouverture favorable de Wall Street, dans une séance dépourvue d'indicateurs majeurs, avant de faiblir un peu en fin de journée.
"C'est un rebond mais toujours avec la même préoccupation qui est celle des taux obligataires", remarque Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
Le CAC 40 a connu un accès de fièvre mardi à mesure que les taux à 10 ans de l'Espane grimpaient vers les 6%, un niveau qui a ravivé les inquiétudes des investisseurs quand à la capacité du pays à réduire son déficit.
Mercredi, les taux espagnols se sont détendus, une accalmie qui a profité aux actions.
"Le contexte n'a pas changé. Les conditions de financement de l'Italie à court terme ont été relativement mauvaises ce matin par exemple", rappelle pourtant M. Marçais. Rome a vu en effet ses taux d'intérêt bondir lors d'une émission de dette à court terme mercredi matin.
Les marchés ont pu néanmoins bénéficier également de commentaires de Benoît Coeuré, membre du directoire de la BCE, qui n'a pas exclu d'éventuels nouveaux rachats de titres de dette espagnole par son institut.
La Commission européenne a de son côté assuré que l'Espagne n'aurait pas besoin d'un plan d'aide financière, soulignant une nouvelle fois les récents efforts consentis par la quatrième économie de la zone euro.
Il reste que "le marché va se focaliser un peu plus sur les chiffres de croissance en Europe et les chiffres du premier trimestre vont être mauvais. Ce n'est pas une bonne nouvelle pour réduire les déficits", résume M. Marçais.
Du coup, selon lui, même si les marchés avaient de bonnes raisons de souffler un peu après trois mois de hausse, "on ne voit pas beaucoup d'élements positifs susceptibles de les relancer".
La saison des résultats américains, qui vient de s'ouvrir avec l'américain Alcoa mardi soir, sera à ce titre surveillée attentivement.
Le géant de l'aluminium Alcoa a dégagé un bénéfice de 94 millions de dollars sur les trois premiers mois de l'année, divisé par plus de trois sur un an mais meilleur qu'anticipé, ce qui a alimenté la hausse du marché mercredi.
Parmi les valeurs, "il est logique que les intervenants repassent à l'achat sur certains titres qui ont été particulièrement touchés", selon Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse.
Les valeurs industrielles ont été à ce titre très recherchées, à l'image de Bouygues (+4,57% à 21,74 euros), Alstom (+4,57% à 27,21 euros), ArcelorMittal (+2,56% à 13,24 euros) et Saint-Gobain (+1,57% à 30,47 euros)..
Après avoir plongé la veille, Areva a pris 6,04% à 12,82 euros et Technicolor 7,85% à 1,65 euro.
De même, les valeurs financières ont profité de la détente des taux espagnols et italiens, à l'image de BNP Paribas (+0,84% à 31,26 euros) et Crédit Agricole (+1,49% à 4,09 euros). En revanche, Société Générale est restée stable à 18,97 euros.
CGGVeritas a pris 4,49% à 20,81 euros après avoir vu le taux d'utilisation effective de ses navires remonter au premier trimestre.
Thales a gagné 1,68% à 26,70 euros. Le groupe va céder ses activités de simulateurs pour avions civils à L-3 Communications, spécialiste américain de l'électronique de défense.
Groupe Crit (travail temporaire) a lâché 5,29% à 16,10 euros malgré l'augmentation de son bénéfice en 2011.
Enfin, PSB Industries a terminé stable à 27,00 euros, après avoir réaffirmé ses prévisions de croissance pour l'exercice, en dépit d'une contraction de 1,2% de ses ventes au premier trimestre.