Wall Street a fini sans direction lundi au terme d'une séance au volume d'échanges restreint, les investisseurs observant une pause après un week-end électoral crucial en Europe: le Dow Jones a perdu 0,23% et le Nasdaq a grignoté 0,05%.
Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a perdu 29,74 points à 13.008,53 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, a avancé de 1,42 point à 2.957,76 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a abandonné 0,04% (-0,48 point) à 1.369,58 points.
Les marchés avaient ouvert en baisse, soucieux après l'élection du socialiste François Hollande à la présidence de la France. Mais c'est surtout la victoire des partis anti-austérité aux législatives en Grèce qui a inquiété les investisseurs américains.
En fin de séance le Dow Jones, indice vedette, est reparti brièvement dans le vert à la faveur des bonnes performances des valeurs financières, sans toutefois réussir à maintenir cette tendance.
Wall Street a été "attentiste" en raison de la fermeture des marchés financiers britanniques (lundi était férié en Grande Bretagne), a noté Evariste Lefeuvre, chef économiste de Natixis, soulignant le volume d'échange "très faible".
"Il n'y a personne à Londres, donc (les investisseurs) vont attendre un peu" avant de s'engager, d'autant que le marché "n'a aucune direction", a-t-il remarqué.
Après deux ans de politique de rigueur menée sous la pression des bailleurs de fonds internationaux, les électeurs grecs ont sanctionné les deux partis pro-européens qui se partageaient le pouvoir.
Sur les cendres du bipartisme à la grecque, les partis opposés à un renforcement de l'austérité ont raflé, de la gauche radicale aux néo-nazis, près de 60% des voix.
La victoire en France de François Hollande, largement anticipée, n'a donc eu qu'un impact limité, à tel point que le taux à 10 ans du pays s'est détendu.
Toutefois, Wall Street reste très méfiante vis-à-vis du président français nouvellement élu: bien que son élection ne soit pas une surprise, "ce n'est rien d'autre que quelque chose de négatif", a estimé Dick Green, de Briefing.com, rappelant que François Hollande avait élevé la finance au rang "d'ennemie".
Les valeurs bancaires évoluaient nettement dans le vert.
"Les financières ont été bien orientées (ce qui montre) que l'élection de Hollande n'est pas non plus une catastrophe", a dit M. Lefeuvre, remarquant que le président élu français était plutôt "neutre" vis-à-vis des banques.
Bank of America a gagné 2,84% à 7,96 dollars, Goldman Sachs 0,96% à 110,04 dollars, Citigroup 0,22% à 31,67 dollars et JPMorgan Chase 0,07% à 41,78 dollars.
Le groupe d'assurance AIG, nationalisé depuis la crise de 2008, a chuté de 3,02% à 31,84 dollars. Le département du Trésor des Etats-Unis a annoncé vendredi après la clôture le lancement d'une nouvelle offre de vente d'actions de l'assureur, dont il détient encore 70% du capital.
Après des résultats meilleurs qu'attendu, le loueur de véhicules Avis Budget a décollé de 4,40% à 16,60 dollars.
Dans l'aéronautique, Boeing a réussi à grignoter 0,16% à 75,96 dollars. Le constructeur a pourtant enregistré des annulations spectaculaires de commandes en avril.
Le groupe Disney a gagné 2,07% à 43,82 dollars. L'une de ses filiales, la chaîne de télévision américaine ABC, a annoncé avec le groupe de médias en espagnol Univision un projet de chaîne de télévision "principalement en anglais" destinée aux Hispaniques des Etats-Unis.
Le géant d'internet Google a pris 1,77% à 607,55 dollars: un tribunal a jugé lundi qu'il avait enfreint la propriété intellectuelle sur le langage de programmation Java, propriété d'Oracle (-1,72% à 27,92 dollars), mais avait eu des raisons de penser qu'il était dans son droit.
Le marché obligataire a fini en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,877% contre 1,880% vendredi soir et celui à 30 ans à 3,067% contre 3,071%.