Le Portugal, sous assistance financière, atteindra ses objectifs de réduction de son déficit et ne prévoit pas de nouvelles mesures d'austérité, malgré des prévisions plus pessimistes de la Commission européenne, a affirmé vendredi le Premier ministre portugais.
"Nous n'avons prévu aucune nouvelle mesure d'austérité pour atteindre" l'objectif d'un déficit public à 4,5% du PIB à la fin de l'année, a déclaré Pedro Passos Coelho, alors que les prévisions de la Commission européenne tablent désormais sur un déficit légèrement supérieur, à 4,7%.
"Le gouvernement sera toutefois disponible pour effectuer les corrections nécessaires", a-t-il assuré lors d'un débat au parlement, répétant qu'à ce stade "rien" ne justifiait l'introduction de nouvelles mesures. Le Premier ministre n'a toutefois pas précisé en quoi pourraient consister ces "corrections".
En échange d'une aide financière de 78 milliards d'euros, accordée en mai 2011 au Portugal par l'UE et le FMI, le gouvernement portugais s'est engagé à réformer son économie et à mettre en oeuvre une politique d'austérité afin d'assainir ses finances publiques.
Toutefois, cette cure d'austérité a contribué à plonger le pays dans une profonde récession.
Selon les nouvelles prévisions de la Commission européenne, l'économie devrait se contracter de 3,3% cette année et le chômage grimper à 15,5% alors que les autorités portugaises ont prévu une récession de 3% et un taux de chômage de 14,5%.
"Les prévisions que nous avions ont été dépassées par la réalité. Nous avons besoin de mieux comprendre ce qui se passe dans le marché du travail", a dit M. Passos Coelho, précisant que son gouvernement présenterait de nouvelles estimations prochainement.
S'exprimant sur la situation en Grèce, qui peine à mettre sur pied un gouvernement de coalition pour éviter de retourner aux urnes en juin, M. Passos Coelho a estimé que ce n'était pas "une bonne nouvelle" surtout pour "les pays plus vulnérables" en Europe.
Mais il a appelé "au bon sens européen" pour éviter les critiques de responsables politiques, qui envisagent désormais ouvertement sa sortie de l'euro.
"Ce n'est pas en menaçant les Grecs que l'on parvient à créer des conditions de gouvernance en Grèce. J'espère que le bon sens européen permettra d'éviter de menacer les Grecs quant à ce qui pourrait leur arriver s'ils ne prennent pas telle ou telle décision", a observé M. Passos Coelho.