Les prix de l'or ont touché de nouveaux records mardi, l'once dépassant les 1.080 dollars pour la première fois de son histoire au lendemain de l'annonce du FMI d'une vente de 200 tonnes du métal jaune à l'Inde.
Sur le marché londonien des métaux précieux, le London Bullion Market, le prix au comptant d'une once d'or a touché 1.087,80 dollars, du jamais vu.
A New York, le contrat à terme pour livraison en décembre, le plus échangé, est monté jusqu'à 1.088,50 dollars, là aussi un niveau inédit.
Les précédents records dataient du 14 octobre, respectivement à 1.070,80 dollars à Londres et 1.072,00 dollars à New York.
Ces nouveaux sommets interviennent au lendemain de l'annonce par le Fonds monétaire international (FMI) qu'il avait vendu 200 tonnes d'or à l'Inde, environ la moitié du total de 403,3 tonnes qu'il prévoit de vendre sur plusieurs années pour renforcer ses finances.
Cette opération "est neutre d'un point de vue du rapport entre l'offre et la demande, mais elle évacue les inquiétudes sur des ventes ouvertes sur le marché", a expliqué Bart Melek, de BMO Capital Markets.
Une vente massive de métal sur le marché aurait pour effet d'apporter une offre considérable, ce qui pèserait sur les prix.
A la place, l'institution multilatérale a effectué l'opération par tranches quotidiennes entre le 19 et le 30 octobre, auprès de la banque centrale indienne. Elle s'est réalisée aux prix du marché et a rapporté 6,7 milliards de dollars à l'institution multilatérale.
"L'opération ayant été réalisée hors du marché, elle confirme qu'une grande quantité d'or ne va pas s'y retrouver", ont approuvé les analystes de Barclays Capital. "Plus important encore, cela renforce la perception que les banques centrales asiatiques cherchent à diversifier leurs réserves de devises, et que l'or est leur actif de choix".
L'achat "donne du crédit à l'hypothèse (...) selon laquelle il y a des acheteurs institutionnels qui attendent que d'importantes quantités soient disponibles", a ajouté Bart Melek.
"La question maintenant, c'est qui va acheter le reste de l'or du FMI ? Nous pensons que cela pourrait être la Chine, où d'autres pays asiatiques, la Russie, ou même l'Inde de nouveau", a expliqué l'analyste de BMO Capital Markets.
"Ils détiennent peu d'or par rapport à leurs importantes réserves de devises, qu'ils cherchent à diversifier" alors qu'elles sont actuellement surtout constituées de dollars américains.
Depuis ses records du mois d'octobre, le métal jaune n'est plus redescendu au-dessous des 1.000 dollars, un seuil symbolique franchi pour la première fois en mars 2008.
Les cours de l'or ont été soutenus ces derniers mois par l'affaiblissement de la monnaie américaine, qui pousse les investisseurs à placer leurs avoirs dans les matières premières pour se protéger d'une perte de valeur de leur capital.
Leurs nouveaux sommets, mardi, interviennent en pleine grand-messe annuelle du secteur, la conférence du London Bullion Market, à Edimbourg, en Ecosse.
Ses participants ont estimé mardi que l'once d'or devrait s'établir à 1.181,3 dollars fin septembre 2010. Cette projection de prix est la moyenne des réponses obtenues auprès des participants à la conférence, qui donnaient leur réponse à l'aide d'un boîtier électronique.