Alstom a confirmé mercredi ses objectifs, après avoir dégagé des résultats en nette progression sur les six premiers mois de son exercice entamé en avril, et a spectaculairement redressé sa trésorerie, ce qui a rassuré les investisseurs.
Le géant industriel français a récolté un bénéfice net de 403 millions d'euros au premier semestre de l'exercice 2012/2013, en hausse de 11% sur un an, pour un chiffre d'affaires en progression de 4% à 9,7 milliards d'euros.
Le spécialiste des infrastructures d'énergie et de transport (des centrales et réseaux électriques au TGV) a mis en avant une "solide performance commerciale", avec des prises de commandes en hausse de 19%, à 12,1 milliards d'euros. Son carnet de commandes s'est épaissi de 10%, à 52,0 milliards, grâce surtout à un "fort semestre" dans le transport.
"Nous avons eu sur le semestre un niveau de commandes soutenu dans un contexte économique qui reste difficile", a déclaré le PDG Patrick Kron, lors d'une conférence téléphonique.
M. Kron a fait valoir que les résultats annoncés étaient "strictement en ligne" avec ce que le groupe attendait et "en ligne avec le consensus" des prévisions d'analystes.
Ils étaient d'ailleurs salués en Bourse, l'action Alstom grimpant de 4,15% à 28,75 euros vers 11H00, l'une des plus fortes progressions dans un CAC 40 en hausse de 0,65%.
C'est "une bonne publication qui confirme notre sentiment d'un maintien des notes d'Alstom et notre opinion positive sur les titres de l'émetteur", a estimé la maison de courtage Aurel BGC.
Le groupe a enregistré sa meilleure performance commerciale semestrielle dans le transport depuis 2008, et les commandes globales ont dépassé les ventes pour le 4e semestre de suite, a par ailleurs souligné le PDG, évoquant aussi la hausse d'un demi-point de la marge opérationnelle à 7,2%.
"La trésorerie était la principale préoccupation"
Et surtout, la trésorerie libre, très suivie par les analystes, est redevenue positive à hauteur de 101 millions d'euros, alors qu'elle était à -914 millions un an plus tôt. De quoi enterrer les craintes de problèmes de trésorerie cachés, que le groupe avait fermement démenties le mois dernier.
Comme l'a souligné Credit Suisse, "la trésorerie était la principale préoccupation des investisseurs", et son redressement "rend confiant dans la capacité d'Alstom d'atteindre son objectif".
Ces craintes avaient été déclenchées par une augmentation de capital surprise de 350 millions d'euros, destinée à boucler l'achat de 25% du fabricant russe de matériel roulant TMH. Cette transaction "est une opération très positive pour Alstom", a insisté M. Kron.
Par divisions, Alstom affiche une croissance de 13% dans le transport, compensant des performances mitigées dans l'énergie, où il réalise les trois quarts de son activité, avec un chiffre d'affaires en hausse de 5% dans les centrales thermiques, stable dans les réseaux électriques et en chute de 17% dans les énergies renouvelables.
Mais cette chute est purement liée à une baisse des facturations liées à des contrats en cours d'exécution dans l'hydroélectricité en Amérique Latine, et devrait être suivie d'un "rattrapage" au 2e semestre, a indiqué M. Kron.
Dans la foulée, le groupe a confirmé ses objectifs financiers pour l'exercice en cours et les deux suivants.
Il table toujours sur une croissance de plus de 5% par an de son chiffre d'affaires, un redressement progressif de sa marge opérationnelle, qui devrait remonter autour de 8% sur l'exercice 2014-2015, et une trésorerie libre positive sur chacun des trois exercices.