La Banque mondiale (BM) a annoncé mercredi avoir levé 500 millions de dollars sur les marchés pour financer son fonds de lutte contre les pandémies, mis sur pied après l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'ouest.
"Nous nous éloignons du cycle de panique et de négligence qui a si souvent marqué notre approche des pandémies", a affirmé le président de l'institution Jim Yong Kim, cité dans un communiqué.
Dans le détail, la BM a émis des obligations sur les marchés qui fonctionnent comme une police d'assurance: les investisseurs qui y souscrivent perçoivent des rendements élevés mais prennent le risque de perdre intégralement leur mise en cas de nouvelle pandémie.
Dans ce scénario, l'argent levé auprès d'eux servira en effet intégralement à abonder le Fonds de financement d'urgence contre les pandémies (PEF, en anglais) afin de pallier les carences des systèmes de santé publique des pays pauvres.
L'objectif est également de remédier aux lenteurs de la mobilisation de l'aide internationale, constatée notamment lors de l'épidémie d'Ebola qui a sévi en 2013 et 2016 et fait 11.300 morts.
Selon la Banque mondiale, c'est ainsi la première fois que le coût du risque de pandémie dans des pays pauvres sera "transféré vers les marchés financiers".
Ce "transfert" ne sera toutefois qu'activé que si certaines conditions pré-déterminées sont remplies, tenant notamment aux catégories de virus, au niveau de contagion de l'épidémie et au nombre de morts, énumère la banque sans toutefois préciser ces seuils.
D'après la BM, ces nouvelles obligations ont en tout cas séduit les investisseurs, la demande ayant été deux fois supérieure à l'offre.
La création de ce fonds d'urgence pour les pandémies avait été annoncé en mai 2016 lors de la réunion des ministres des Finances du G7 à Sendai, au Japon.