Le distributeur indépendant E. Leclerc s'est engagé vendredi à rémunérer les éleveurs fournisseurs de sa marque propre 350 euros les 1.000 litres de lait, alors que les producteurs du secteur se mobilisent pour obtenir une revalorisation de leurs revenus.
E. Leclerc "annonce que les éleveurs laitiers fournissant le lait de ses briques et bouteilles de lait +Délisse+ de Marque Repère percevront 350 euros/1000 litres quelles que soient les fluctuations du marché", indique le groupement dans un communiqué.
L'enseigne indique également qu'elle sera "attentive à ce que ces sommes, versées par l'intermédiaire des transformateurs en fin d'année, soient intégralement rendues aux éleveurs".
Cet engagement sera assuré jusqu'à fin 2017, dans l'attente de mesures de régulation des marchés par les pouvoirs publics.
"Nous souhaitons nous engager fortement avec notre marque propre, le temps que l'Etat français propose le cadre économique et réglementaire sécurisé qui favorisera l'amélioration durable de la situation des éleveurs", déclare Jean-François Huet, président de la commission des enjeux agricoles chez E. Leclerc, cité dans le communiqué.
Cette commission, récemment créée par Leclerc, a pour but "de pouvoir réfléchir, proposer des accords de partenariat, et chercher toute forme de valorisation de l'offre hors tempo de la négociation", explique Michel-Edouard Leclerc, président du groupement, sur son blog.
"Ces initiatives ne sauraient dédouaner ni l'Etat, qui doit reconstruire un cadre plus pérenne pour agir concrètement sur les marchés, ni les producteurs, qui doivent dire comment ils souhaitent s'organiser pour faire cohabiter sur des marchés de plus en plus concurrentiels et volatiles, des modèles de production diversifiés", a estimé M. Leclerc.
Sur fond d'envolée des cours mondiaux de produits comme le beurre, les producteurs de lait français ont repris depuis mi-juin leur mobilisation pour demander une revalorisation des prix et de leurs revenus, renvoyant dos à dos transformateurs et distributeurs.
Depuis, plusieurs distributeurs français ont affiché leur solidarité, certains comme Intermarché indiquant même clairement leur volonté d'augmenter leurs tarifs.
Tous ont toutefois réclamé aux industriels et transformateurs davantage de visibilité sur la part des hausses de prix qui sera effectivement reversée aux éleveurs.
Lidl avait également interpellé le ministre de l'Agriculture "pour demander que les éleveurs bénéficient d'un revenu minimum garanti, fruit de leur travail".