La Bourse de Paris a terminé en hausse jeudi (+0,59%), atteignant un nouveau sommet depuis le début de 2012, dans un marché très peu animé en raison des fêtes de fin d'année et qui résiste aux incertitudes liées au débat budgétaire américain.
L'indice CAC 40 a pris 21,65 points à 3.674,26 points, dans un volume d'échanges très faible d'un peu plus d'un milliard d'euros et après avoir perdu 0,24% lundi lors d'une demi-séance. Le marché a rouvert ses portes jeudi après être resté fermé deux jours et demi pour Noël.
Parmi les autres marchés européens, Francfort a pris 0,26% et Londres a terminé stable. Par ailleurs, l'Eurostoxx 50 a gagné 0,43%.
Le CAC 40 en a profité pour atteindre son pic de 2012 en clôture et évolue désormais au plus haut depuis le 28 juillet 2011 (3.712,66 points).
"C'est la trêve des confiseurs, comme le prouve la faiblesse des volumes d'échanges. Le marché est tiré vers le haut par quelques investisseurs pour qui une telle tendance est de bon augure avant de clôturer les comptes de l'année", observe Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
Le marché parisien, qui a faibli en fin de séance dans le sillage de Wall Street, reste toutefois fragilisé par le débat budgétaire en cours aux Etats-Unis.
Les responsables politiques ont jusqu'au 31 décembre pour s'entendre et éviter qu'une cure d'austérité forcée ne plombe la première économie mondiale.
Barack Obama va d'ailleurs écourter ses vacances en famille dans son Etat natal de Hawaï et revenir jeudi à Washington pour négocier avec les républicains.
Par ailleurs, les Etats-Unis ont annoncé mercredi que le plafond légal de leur dette serait atteint lundi et que des "mesures exceptionnelles" seraient "bientôt" prises pour éviter un défaut de paiement.
Les questions budgétaires américaines "seront au coeur de l'actualité durant les prochains jours et devraient peser sur le climat boursier (...) Il est difficile d'imaginer qu'aucun accord ne soit trouvé", estiment les gérants chez Barclays Bourse.
Les indicateurs américains du jour, contrastés, ont relativement peu d'influence sur le marché. "On sait que la croissance commence à frémir, mais qu'elle ne reviendra pas rapidement", rappelle M. Marçais.
Les ventes de maisons individuelles neuves sont reparties à la hausse en novembre, mais moins que prévu, tandis que le moral des ménages a chuté plus fortement qu'attendu en décembre. En revanche, les nouvelles inscriptions au chômage sont reparties à la baisse.
Parmi les valeurs, plusieurs poids lourds de la cote ont tiré le marché vers le haut, comme France Télécom (+0,85% à 8,41 euros) et Schneider Electric (+2,33% à 55,87 euros).
Plusieurs valeurs, en repli depuis le début de l'année, ont grimpé, comme PagesJaunes (+4,30% à 1,94 euros) et Soitec (+5,24% à 2,61 euros).
Les opérateurs ont évité quelques titres qui sont en forte hausse depuis le début de l'année, à l'instar d'Air France- KLM (stable à 7,17 euros) et Technicolor (stable à 1,95 euro).
Vinci a pris 1,58% à 36,54 euros. Le groupe aurait remporté la course à la privatisation du gestionnaire des aéroports portugais ANA, avec une offre s'élevant à 3 milliards d'euros, rapportaient jeudi plusieurs médias locaux.
EDF a terminé presque stable (+0,04% à 13,96 euros) alors que son PDG Henri Proglio est sur la sellette, visé par une enquête de l'Inspection générale des Finances pour avoir signé un projet d'accord entre le groupe français et le chinois CGNPC.
Vivendi a gagné 1,05% à 17,35 euros. Le sud-coréen KT a déposé une offre préliminaire de rachat de la participation du français dans sa filiale Maroc Telecom, évaluée à plus de 5 milliards d'euros.
Unibail-Rodamco a fini en nette hausse (+2,26% à 187,90 euros). Le groupe a cédé la tour Oxygène à Lyon à un consortium composé de deux investisseurs français.
Enfin, les valeurs défensives, moins soumises aux variations du marché, ont été à la peine. L'Oréal a pris 0,14% à 105,65 euros et Pernod Ricard a perdu 0,44% à 87,45 euros.