La plupart des patrons des banques centrales sont d'avis que la fin de la politique monétaire accomodante conduite par la Fed américaine ne provoquera pas de crise majeure, mais certains pays émergents pourraient connaître quelques difficultés, a indiqué mercredi le gouverneur de la Banque de Corée.
"Lorsque la réduction des liquidités commencera, certains marchés (pays: ndlr) qui ont dévié des principes du marché deviendront des cibles", a déclaré le gouverneur, Kim Choong-Soo, de retour d'une réunion annuelle des banquiers centraux à Jackson Hole (Wyoming, ouest des Etats-Unis).
"On ne s'attend pas à une crise majeure, mais il y a eu quelques discussions sur la possibilité de difficultés pour certains pays", a-t-il ajouté devant des économistes de banques coréennes.
L'annonce par la Réserve fédérale américaine (Fed) d'un prochain ralentissement de ses achats d'actifs inquiète les marchés et a récemment alimenté des mouvements de sortie de capitaux hors des pays émergents, notamment en Inde où le cours de la roupie a brutalement chuté, mais aussi au Brésil, en Russie, en Turquie, en Indonésie...
Les investisseurs, souhaitant bénéficier de la remontée des taux d'intérêts aux États-Unis, rapatrient en effet massivement les sommes investies dans les pays émergents qui leur semblent présenter des fragilités structurelles.
Lors de la réunion de Jackson Hole, la directrice du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, avait pointé "les risques" liés au désengagement des banques centrales, pour ces pays-là.