Le ministre italien des Affaires étrangères a répété jeudi qu'une candidature du gouverneur de la Banque d'Italie, Mario Draghi, pour prendre la tête de la Banque centrale européenne (BCE) serait un "honneur" alors que l'Allemand Axel Weber y aurait renoncé.
"L'Italie est honorée que la candidature d'un Italien ait été évoquée pour un poste aussi important", a déclaré jeudi Franco Frattini, cité par l'agence Ansa.
Mais "ce n'est pas pour demain: il faut y travailler", a-t-il ajouté.
Le chef du gouvernement Silvio Berlusconi avait déjà souligné à Berlin en janvier qu'une nomination de M. Draghi serait un "grand honneur" pour l'Italie.
Alors que la course à la succession de Jean-Claude Trichet, dont le mandat à la tête de la BCE s'achève fin octobre, n'est pas encore officiellement lancée, Axel Weber, longtemps favori, y aurait renoncé, selon la presse allemande.
Et plusieurs quotidiens allemands assuraient jeudi que l'Allemagne ne devrait pas proposer d'autre candidat.
A la Banque d'Italie, on se refusait à tout commentaire sur le sujet.
Les tractations officielles n'ont pas encore commencé et le nom d'un successeur de M. Trichet ne devrait pas émerger avant le printemps mais Rome pousse depuis plus d'un an la candidature de M. Draghi.
L'influent quotidien britannique Financial Times estime jeudi que si le retrait de M. Weber est confirmé, "Mario Draghi apparaît comme le plus probable prochain président de la BCE".
Mais selon les observateurs, M. Draghi serait toutefois desservi par son passé à la banque d'affaires Goldman Sachs, mise en cause dans la crise financière et dont il a été vice-président pour l'international et membre du comité exécutif.
Les pays du Nord de la zone euro seraient aussi réticents à l'idée de porter un autre représentant du Sud à la direction de la BCE, le poste de vice-président étant actuellement occupé par le Portugais Vitor Constancio.
Parmi les autres candidats potentiels fréquemment évoqués figurent un autre Allemand, Klaus Regling, président du Fonds européen de stabilité financière (FESF), le président de la Banque centrale du Luxembourg Yves Mersch et celui de la Banque de Finlande Erkki Liikanen.