La Bourse de Paris a terminé en hausse jeudi, prenant 0,41%, après un premier rebond de la veille, ignorant les mauvais nouvelles macroéconomiques et misant beaucoup sur les mesures de soutien à l'emploi que s'apprête à annoncer le président américain Barack Obama.
Le CAC 40 a gagné 12,65 points à 3.085,83 points, dans un volume d'échanges assez faible de 2,761 milliards d'euros. La veille, il avait pris 3,63%.
Parmi les autres marchés européens, Francfort a gagné 0,05%, Londres 0,41% et l'Eurostoxx 50 0,57%.
"Le marché tient parce qu'il ignore les mauvaises statistiques", résume Franklin Pichard, directeur de Barclays Bourse, même si l'indice parisien a connu une séance assez volatile et tourné souvent autour de l'équilibre.
Les investisseurs n'ont pas tremblé longtemps après avoir appris que les nouvelles inscriptions au chômage étaient reparties à la hausse aux Etats-Unis la semaine dernière, alors que les analystes tablaient sur une baisse.
Cette statistique n'a pas pesé alors même que les marchés sont toujours très inquiets d'un risque de récession aux Etats-Unis ou pour le moins d'un fort ralentissement de la première économie mondiale.
Par ailleurs, "le marché a eu un mouvement de mauvaise humeur suite au discours de Jean-Claude Trichet (président de la BCE, ndlr), mais qui en soi a été un non-événement", souligne M. Pichard.
Comme prévu, la Banque centrale européenne (BCE) a maintenu son taux directeur à 1,5% et elle a abaissé ses prévisions de croissance en zone euro pour 2011 et 2012.
Réagissant au discours de M. Trichet, Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel BGC, juge que "le scénario de statu quo reste le plus probable", concernant l'évolution du taux directeur.
Finalement, le marché parisien est dans une configuration classique depuis dix jours, qui le voit évoluer dans la marge 2.900-3.330 points, relève M. Pichard. "Plus on s'approche de la borne haute, plus le marché réagit mal aux mauvaises nouvelles", estime-t-il.
Les investisseurs anticipaient surtout depuis la veille des annonces encourageantes de la part du président américain qui doit dévoiler à 19H00 (23H00 GMT) devant le Congrès des mesures contre le chômage. La presse américaine évoque le chiffre de 300 milliards de dollars pour ce plan.
"Ce n'est pas tant le montant qui est important que l'effet psychologique. Cela ne sauve pas l'économie mais si le discours est bien ficelé ça peut donner de la confiance aux entreprises et aux ménages", explique M. Pichard.
Les valeurs bancaires ont enregistré une nouvelle séance de hausse, à l'image de BNP Paribas (+1,86% à 32,23 euros), Crédit Agricole (+1,93% à 5,86 euros), Natixis (+2,64% à 2,60 euros) et Société Générale (+0,67% à 19,51 euros).
La BCE a répété sa détermination à soutenir les banques de la zone euro en leur fournissant toutes les liquidités nécessaires, comme elle le fait depuis 2008.
Les valeurs cycliques, dépendantes de la conjoncture, se sont comme la veille bien comportées, comme ArcelorMittal (+1,73% à 14,08 euros) et Eiffage (+2,67% à 24,78 euros).
En revanche, les valeurs défensives ont eu un peu de mal. Capgemini a perdu 1,66% à 25,41 euros et Danone 2,20% à 45,47 euros.
Ipsos a lâché 3,27% à 26,61 euros après avoir annoncé le lancement d'une augmentation de capital d'environ 200 millions d'euros, afin de financer l'acquisition de la société britannique Synovate.