Les places boursières mondiales ont connu un accès de faiblesse jeudi, enregistrant de fortes baisses, en proie à de nouvelles inquiétudes quant à la vigueur de la reprise économique américaine.
Les marchés européens, très hésitants en début de séance, ont chuté à l'unisson après la publication d'une série d'indicateurs américains décevants. Les indicateurs américains "ont été purement exécrables", commentait Paul Ashworth, analyste du centre de recherches économiques londonien Capital Economics, et ils montrent selon lui que la reprise américaine est "clairement en train de ralentir".
A la clôture, Paris a signé la plus forte baisse, perdant 2,07%, tandis que Francfort a cédé 1,80%, Londres 1,73% et l'Eurostoxx 50 (indice de principales valeurs européennes) 1,97%.
La Bourse de Madrid a elle lâché 1,47% et celle de Milan 2,05%.
Wall Street a fini en nette baisse. Le Dow Jones a perdu 1,39% et le Nasdaq 1,66%.
Vers 20H30 GMT, l'euro s'affichait en baisse face à la monnaie américaine, à 1,2822 dollar. Les investisseurs ont préféré les valeurs dites refuge, comme la devise américaine ou le yen sur le marché des changes.
Les craintes pour la reprise économique poussaient en effet les investisseurs à se tourner vers les placements les moins risqués, au premier rang desquels figure le marché obligataire.
Le bon du Trésor américain à 10 ans a évolué autour de ses plus bas niveaux depuis le printemps 2009. Les taux de l'obligation allemande à 10 ans et celui de la française, l'OAT sont tombés à leurs plus bas niveaux historiques jamais atteints.
Les investisseurs sont de plus en plus convaincus que l'économie américaine est en train de s'affaiblir, d'autant que le mois d'août, d'ordinaire creux, "laisse de la place aux plus pessimistes" pour vendre sur des marchés peu actifs, note Frédéric Rozier, gérant chez Meeschaert Gestion Privée.
Les volumes de transaction sont traditionnellement faibles en août, beaucoup d'investisseurs étant absents, ce qui renforce la volatilité des marchés et l'amplitude des réactions aux mauvaises nouvelles.
Jeudi, la déception est venue avant tout de l'emploi américain: les nouvelles inscriptions aux Etats-Unis sont montées à leur plus haut niveau depuis novembre lors de la semaine achevée le 14 août.
En plus, l'indice composite des indicateurs économiques avancés aux Etats-Unis, publié par l'institut Conference Board, a moins progressé que prévu en juillet tandis que l'activité de l'industrie de la région de Philadelphie a reculé en août.
Toutes ces mauvaises nouvelles ont fait passer au second plan la révision à la hausse par la Banque centrale allemande de ses prévisions de croissance pour le pays en 2010, de 1,9% à 3,0%, et la bonne tenue des ventes de détail et des finances publiques en juillet en Grande-Bretagne.