L'économie espagnole a légèrement crû au premier trimestre, de 0,2%, après le recul de 0,1% enregistré en 2010, a estimé vendredi la Banque d'Espagne, dont les prévisions sont généralement confirmées par les chiffres officiels.
"Les estimations réalisées à partir de l'information conjoncturelle disponible montrent qu'au premier trimestre 2011 le PIB a enregistré une croissance trimestrielle de 0,2%, identique à celle des derniers mois de l'an passé", indique la banque centrale dans son bulletin économique mensuel.
En rythme annuel, le PIB a augmenté de 0,7%.
Cette croissance "faible", selon la Banque d'Espagne, "est le résultat de la contribution négative de la demande nationale, d'une ampleur similaire à celle du trimestre précédent, et de l'augmentation de la contribution positive de la demande extérieure nette".
Ainsi, tandis que la consommation des ménages ne repart que légèrement, souffrant notamment de la difficulté d'accès aux crédits, la banque centrale souligne "le dynamisme des exportations de biens et la reprise notable du tourisme", ainsi qu'"un rebond de l'activité industrielle".
Alors que le marché reste inquiet face aux situations financières du Portugal et de la Grèce, "au cours du trimestre l'Espagne s'est détachée du groupe de pays les plus affectés par les tensions sur les marchés de dette souveraine", a souligné l'organisme.
Cette différenciation est dûe aux "nouvelles mesures adoptées pour renforcer la solvabilité des entités de crédit espagnoles et par les avancées dans le domaine des réformes structurelles, après l'approbation de l'avant-projet de loi de la réforme des retraites".
La Banque d'Espagne oblige désormais les banques du pays à afficher des ratios de solvabilité plus élevés pour redonner confiance aux marchés financiers.
Quant à la réforme des retraites, réclamée notamment par le Fonds monétaire international (FMI) et adoptée en janvier, elle repousse l'âge du départ de 65 à 67 ans.
Plombée par la crise financière internationale et l'éclatement de sa bulle immobilière, l'Espagne a vu son PIB fortement baisser, de 3,7%, en 2009, puis stagner en 2010, avec un léger repli de son PIB, de 0,1%.
Au cours de 2010, le PIB a crû de 0,1% au premier trimestre, de 0,3% au deuxième, avant de stagner au troisième et de croître à nouveau au quatrième, de 0,2%.
Les chiffres officiels provisoires pour la croissance du premier trimestre 2011, publiés par l'Institut national de la statistique (Ine), seront connus le 13 mai et les données définitives le 18 mai.
Les estimations de la Banque d'Espagne sont généralement une bonne indication des chiffres que va publier l'Ine.
Pour 2011, l'organisme se montre plus pessimiste que le gouvernement, tablant sur une croissance de 0,8%, contre une prévision officielle de 1,3%. Le FMI attend 0,6%, Moody's 0,8% et l'OCDE 0,9%.
En 2012, la Banque d'Espagne prévoit 1,5% et le gouvernement 2,3%.