Plus de 140 millions de personnes devraient utiliser leur téléphone portable pour payer en 2011, selon une étude du cabinet Gartner, qui souligne par ailleurs que cet usage se répand moins vite que prévu, dans les pays en développement comme dans les pays développés.
"Les utilisateurs du paiement par portable devraient dépasser les 141,1 millions en 2011, un nombre en hausse de 38,2% par rapport à 2010", a annoncé le cabinet d'études spécialisé dans les nouvelles technologies dans un communiqué.
Les transactions devraient totaliser 86,1 milliards de dollars, ce qui constitue une hausse de 75,9% par rapport aux montants échangés l'an dernier, selon Gartner.
Malgré ces "prévisions solides", "la croissance n'est pas aussi forte qu'anticipé dans les pays en développement", a souligné Sandy Shen, directrice de recherche de Gartner, selon laquelle "de nombreux opérateurs doivent encore s'adapter aux contraintes locales".
Les analystes et entreprises de télécommunications, mais aussi les banques, voient dans le paiement par portable un marché prometteur dans des pays en développement, où une partie importante de la population possède un téléphone portable mais n'a pas de compte bancaire, a rappelé Gartner.
Même si le paiement et le transfert d'argent par portable, par la simple utilisation de SMS notamment, est devenu populaire dans des pays comme le Kenya ou les Philippines, "il n'y a pas de garantie de succès" global car les marchés des pays les plus pauvres sont très différents et il faut donc s'adapter, a prévenu Mme Shen.
Par ailleurs, dans les pays développés, la solution du "sans contact", qui permet de payer en approchant l'appareil téléphonique d'un lecteur, devrait mettre du temps à entrer dans les usages. "Nous pensons que l'adoption massive (de cette technologie) n'aura pas lieu avant quatre ans", a indiqué Mme Shen.
"Le principal obstacle réside dans le besoin de changer les habitudes des consommateurs en les convainquant de payer avec des téléphones portables plutôt qu'avec de l'argent liquide et des cartes", a-t-elle souligné.