Après avoir bien réagi au plan d'aide à l'Irlande, le marché parisien a très vite perdu son enthousiasme pour terminer dans le rouge lundi (-1,07%), témoignant de l'inquiétude des investisseurs qui craignent une contagion de la crise irlandaise au Portugal et à l'Espagne.
A la clôture, l'indice vedette a perdu 41,27 points pour s'inscrire à 3.818,89 points dans un volume d'échanges de 2,9 milliards d'euros.
A Londres le Footsie a cédé 0,91% et à Francfort le Dax perdait 0,32%. L'Eurostoxx 50 a terminé en recul de 1,21% à 2.811,43 points.
La journée avait pourtant bien commencé avec une ouverture en nette hausse qui a salué la mise en place du plan d'aide de l'UE et du FMI à destination de Dublin, annoncé dimanche soir.
Mais dès la fin de matinée, le marché parisien a entamé un mouvement de repli: les investisseurs ont commencé à craindre une contagion à d'autres pays fragiles de la zone euro, et se sont rendus compte, parallèlement, que ce plan n'était pas totalement validé par les autorités irlandaises où il risque de provoquer une crise politique, a indiqué Franklin Pichard, directeur de Barclays Bourse.
"Ce qui semblait acquis ce matin (le plan de sauvetage pour les banques irlandaises ) l'est beaucoup moins cet après-midi", a-t-il souligné.
Le gouvernement irlandais semblait lundi au bord de l'implosion, les Verts, membres clefs de la coalition au pouvoir, appelant à des élections anticipées à l'issue très incertaine.
Les craintes quant à la situation d'autres pays fragiles de la zone euro, Portugal et Espagne, ont parallèlement assailli les investisseurs, leur rappelant le douloureux scénario du printemps avec la crise grecque.
L'agence de notation financière Moody's a de son côté annoncé qu'elle allait probablement abaisser de plusieurs crans la note souveraine de l'Irlande, en raison du poids considérable de sa dette publique et des incertitudes économiques.
Après avoir salué le plan d'aide irlandais lundi matin, les banques ont été les premières victimes du renversement de tendance. Très sensibles à une perte de confiance dans le système financier, elles ont terminé sur une forte baisse: Crédit Agricole perdait 3,78% à 10,57 euros, Société Générale 2,82% à 40,66 euros et BNP Paribas 2,16% à 52,13 euros.
Alcatel-Lucent a cédé 3,72% à 2,07 euros, affaibli par des rumeurs d'augmentation de capital, selon des informations rapportées par l'agence de presse Dow Jones Newswires.
Sanofi-Aventis a cédé 1,32%à 49,34 euros. Les discussions avec le laboratoire américain Genzyme sur lequel le français a lancé une OPA à 18,5 milliards de dollars semblent avancer. "A long terme c'est une excellente opération mais à court terme elle est très coûteuse", a souligné M. Pichard pour expliquer le recul du titre.
Areva a terminé sur une nette baisse, son certificat d'investissement abandonnant 3,83% à 331,25 euros alors que la procédure d'augmentation de capital semble prendre une nouvelle fois du retard.
En hausse, on note les automobiles Renault (+1,48% à 43,79 euros), Peugeot (+0,92% à 31,36 euros).
Groupe Steria a gagné 0,71% à 19,04 euros. Le groupe de services informatiques a remporté un contrat avec les forces armées norvégiennes d'une valeur de 49 millions d'euros.
Nexans a affiché la plus forte hausse du SBF 120 (+2,63% à 53,54 euros) après que le néerlandais Draka a rejeté l'offre publique d'achat du français. Le rapprochement entre les deux groupes était jugé non stratégique par le marché.