Le secrétaire d'Etat à la Consommation, Frédéric Lefebvre, a annoncé à l'AFP avoir demandé à la DGCCRF de renforcer les contrôles des prix du carburant dans les stations-services, alors que se profile le grand chasse-croisé des vacances sur les routes ce week-end.
Près de 6.000 stations ont été contrôlées depuis janvier par les agents de la DGCCRF, qui ont dressé 72 procès-verbaux.
"En cette période de grands chassés-croisés, je demande à la DGCCRF de renforcer les contrôles tout au long de l'été et de sanctionner les abus", a expliqué M. Lefebvre.
Les agents de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes sont chargés de comparer les prix mis en ligne en temps réel par les gérants de 10.000 stations-services sur le site internet du gouvernement (http://www.prix-carburants.gouv.fr/) par rapport aux tarifs affichés.
Sur l'ensemble des contrôles effectués depuis le début de l'année, 834 ont abouti sur des anomalies, 415 rappels de réglementation ont été adressés et 72 PV ont été dressés.
Parmi les 12.500 stations-services en métropole, toutes celles commercialisant plus de 500 m3/an, tous carburants confondus, doivent afficher en temps réel leurs tarifs.
Selon le secrétaire d'Etat à la Consommation, le site internet mis en place, qui compte 600.000 utilisateurs réguliers, "est un moyen pour les automobilistes d'optimiser leurs arrêts de ravitaillement d'essence sur les routes des vacances".
Il a également invité les automobilistes à "faire jouer la concurrence", assurant que des différences de prix jusqu'à 15 centimes d'euros, sur un seul litre de sans plomb, pouvaient exister entre des stations-services distantes de quelques kilomètres.
Frédéric Lefebvre entend faire moderniser d'ici fin septembre ces outils d'information en améliorant l'ergonomie du site internet et la lecture des classements des stations les moins chères, afin de "mieux prendre en compte les évolutions des modes de consommation".
Il souhaite notamment l'arrivée d'une fonction permettant de donner le prix le plus élevé, ainsi que le moins élevé, dans une région, un département ou une ville déterminés.
Un audit est également mené concernant les applications donnant les prix des carburants sur les smartphones et reposant sur la géolocalisation. S'il se révèle concluant, l'Etat pourrait s'associer à l'une d'entre elles. Dans le cas contraire, une nouvelle application pourrait être réalisée.
Les mesures annoncées par le secrétaire d'Etat à la Consommation interviennent alors qu'une polémique est née des propos du PDG de Total, Christophe de Margerie, qui avait averti début juillet d'une nouvelle remontée des prix à la pompe, en pleine période de départs en vacances, en raison de la progression des cours du pétrole.
Le ministre de l'Energie, Eric Besson, avait assuré mi-juillet que les distributeurs de carburants en France avaient, au cours des six derniers mois, répercuté les baisses des cours du pétrole sur les prix à la pompe "aussi vite" que les baisses.