Le premier constructeur d'automobiles mondial, Toyota, veut réaliser la moitié de ses ventes dans les pays émergents en 2015, contre 40% en 2010, selon un plan stratégique pour les années à venir annoncé mercredi par son PDG.
"En 2010, nous avons réalisé 60% de nos ventes dans les pays industrialisés et 40% dans les pays émergents, je veux que la proportion passe à 50/50 en 2015", a expliqué Akio Toyoda, ajoutant qu'il souhaitait que la Chine représente à elle seule 15% des ventes "dès que possible".
Le groupe souhaite mieux équilibrer ses affaires entre le Japon, les Etats-Unis, l'Europe et les marchés émergents. En Chine, devenu le premier marché mondial pour l'automobile, sa part de marché est aujourd'hui inférieure à celle de ses principaux concurrents.
M. Toyoda a précisé que cela ne signifiait nullement que les ventes dans les pays développés allaient nécessairement se réduire.
"La taille du gâteau doit grandir", a-t-il souligné en référence aux ventes mondiales de la firme, qui ont atteint 8,42 millions d'unités en 2010.
Il a expliqué par ailleurs que Toyota comptait croître sur les marchés émergents en proposant des véhicules sûrs, peu polluants et adaptés à la clientèle nouvelle de pays en pleine phase de motorisation.
"Au vu de notre expérience aux Etats-Unis et au Japon, les clients aiment les voitures rapides. Mais utiliser ce genre de véhicules provoque des accidents et augmente la pollution. Nous voudrions éviter ce genre d'inconvénients dans les nouveaux marchés", a-t-il détaillé.
Le constructeur compte notamment lancer dix nouveaux modèles hybrides (motorisation à essence + électricité) d'ici à 2015 et veut continuer de développer des modèles hybrides rechargeables sur secteur, des voitures électriques et des automobiles fonctionnant à la pile à combustible.
Dans son plan à horizon 2015, Toyota a par ailleurs précisé qu'il visait une marge d'exploitation consolidée de 5%, grâce à un regain espéré de la rentabilité de ses activités centrales nippones de production et de ventes de voitures.
Le groupe dit vouloir être dès que possible en position de dégager un profit opérationnel annuel de l'ordre de 1.000 milliards de yens (8,7 milliards d'euros), sur la base de 7,5 millions de véhicules vendus et avec un dollar à 85 yens, a-t-il précisé.
Toyota estime pouvoir atteindre une marge de 5%, sans compromis sur la qualité et la sécurité, en améliorant la productivité et la formation de ses équipes et en réduisant les coûts d'approvisionnement.
Le fleuron nippon du secteur, dont les profits sont actuellement essentiellement tirés de filiales, veut que la maison-mère japonaise soit de nouveau rentable sur le plan opérationnel.