Un grand nombre de cheminots - 20.000 selon des sources syndicales - sont attendus jeudi à Paris pour manifester leur opposition à l'ouverture à la concurrence dans le transport régional de voyageurs et leur attachement au service public.
Les quatre principaux syndicats de la SNCF (CGT, Unsa, SUD-Rail, CFDT) appellent à cette journée d'action mais il n'y a pas eu d'appel à la grève.
Les manifestants sont appelés à se regrouper en début d'après-midi devant le Conseil économique, social et environnemental (place d'Iéna, XVIe) et à se rendre dans le quartier de la gare Montparnasse, à proximité du siège de la SNCF.
Les syndicats veulent "lancer une première alerte", notamment à la suite du rapport du sénateur Grignon qui a formulé des recommandations sur les conditions d'ouverture à la concurrence.
Il préconise notamment de définir un cadre social commun pour la SNCF et ses futurs concurrents, avant de se lancer dans une expérimentation sur un nombre de lignes restreints, après appels d'offres de la part des régions.
Ils veulent surtout éviter le scénario du fret, et sur ce point la direction SNCF est sur la même ligne, avec depuis 2006 des agents d'entreprises privées d'une part et des cheminots au statut SNCF d'autre part.
Le principe même de l'ouverture à la concurrence pour le transport régional de voyageurs doit être débattu selon les syndicats.
"La CFDT n'est pas favorable à l'ouverture à la concurrence car force est de constater que les expériences vécues dans les télécoms, l'aérien, l'énergie ou l'eau n'ont pas produit les effets escomptés pour le service rendu aux usagers, au contraire", selon Arnaud Morvan, secrétaire national CFDT-cheminots.
Pour Marc Baucher, secrétaire général de l'Unsa-cheminots, "il faut un véritable débat sur la nécessité ou pas d'une ouverture à la concurrence de ce secteur, car c'est un sujet important qui touche à l'aménagement du territoire".
"On ne veut pas reproduire les erreurs du fret avec des cheminots aux statuts différents", note-t-il.
Tous les syndicats soulignent aussi que l'ouverture à la concurrence dans le fret ferroviaire, depuis 2006, n'a pas permis de développer ce mode de transport. Au contraire, les volumes de marchandises transportés par train ont diminué: de 43 milliards de tonnes/km, ils sont passés à 30 mds de tonnes/km en 2010.