Les prix du pétrole ont dégringolé de près de 10 dollars jeudi à New York à moins de 100 dollars, retombant violemment sous ce seuil pour la première fois depuis près de deux mois face à des indicateurs décevants et un bond de la monnaie américaine.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en juin a terminé à 99,80 dollars, soit une dégringolade de 9,44 dollars par rapport à la veille (-8,64%).
Le baril de pétrole n'avait pas clôturé sous le seuil de 100 dollars depuis le 16 mars, époque à laquelle les soulèvements dans le monde arabe et l'inquiétude sur la crise nucléaire au Japon avaient fait s'envoler les prix.
"Ca été un marché incroyable. Tout le monde achetait du pétrole", s'est remémoré Rich Ilczyszyn, de Lind-Waldock. "Maintenant c'est la course au retrait la plus rapide. Tout le monde se retire en même temps".
Les marchés de matières premières, actifs privilégiés des investisseurs ces derniers temps, ont dans l'ensemble subi de lourdes pertes accentuées par un net raffermissement du dollar.
L'affaiblissement de la monnaie américaine avait profité à l'énergie et aux métaux, actifs tangibles et protection contre l'inflation pour les investisseurs.
Elle s'est nettement reprise jeudi, notamment face à l'euro contre lequel il reprenait plus de 2 cents après des commentaires moins agressifs qu'attendu de la part du président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet.
Les investisseurs revoyaient également leurs positions après une nouvelle déception sur un indicateur.
"Les inquiétudes pour l'économie, qui paralysent vraiment le marché, ont été renforcées par une envolée des demandes hebdomadaires d'allocations chômage", a constaté John Kilduff, d'Again Capital.
Les nouvelles inscriptions au chômage ont augmenté fortement aux Etats-Unis pendant la dernière semaine d'avril, avec 474.000 dépôts recensés, soit 10% de plus que la semaine précédente et bien plus que ce qu'attendaient les analystes (400.000).