Les taux d'intérêt des crédits immobiliers en France se sont établis en moyenne à 3,22% en novembre, soit leur niveau le plus bas depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, selon une étude de l'Observatoire Crédit Logement/CSA publiée jeudi.
Pour le mois de novembre 2010, les taux moyens des prêts immobiliers, après une baisse quasi-ininterrompue depuis fin 2008, se sont établis à 3,22% (hors assurances) contre 3,26% en octobre, 3,30% en septembre et 3,40% en août.
Avant d'être amélioré en septembre, le précédent plancher avait été atteint au 4e trimestre 2005 avec 3,36%, rappelle-t-on.
Les taux de prêts immobiliers "poursuivent ainsi leur recul en cédant encore 57 points de base depuis décembre 2009", soulignent les auteurs de l'étude.
Selon Crédit Logement, "depuis novembre 2008, point de départ du mouvement du recul des taux, la baisse est de 193 points de base au total".
Les taux étaient encore de 3,93% au troisième trimestre 2009 et de 5,07% au 4e trimestre 2008, selon cet observatoire.
"En s’appuyant sur une configuration des taux complètement inédite depuis La Libération, les établissements de crédit poursuivent leur stratégie de redynamisation du marché. Le renouveau des marchés immobiliers est tel que les conséquences de la crise ont maintenant été pratiquement gommées sur beaucoup de marchés", soulignent les auteurs de l'étude.
Désormais la quasi-totalité de la production des crédits (98,6% exactement) est réalisée à un taux inférieur à 4%. "Une telle structure de production n’a jamais été observée par le passé, même en 2005, alors que les taux étaient descendus assez bas", indique Crédit Logement.
En novembre 2010, la durée moyenne des prêts s’est établie à 207 mois, contre 210 mois en octobre.
La durée moyenne a donc reculé de manière sensible en novembre, de l’ordre de 4 mois, alors que le mouvement de repli n’avait été que très modéré jusqu’alors (1 mois entre la fin 2009 et le mois d’octobre).
Depuis le début de la baisse des taux il y à 2 ans, la durée moyenne s’est réduite de 12 mois. Depuis près d’un an, le niveau des taux permet de réduire la durée de l’endettement sans affecter la solvabilité de la demande, même celle des ménages les plus modestes, explique Crédit Logement.
Aussi le niveau des mensualités associées à un même capital emprunté est toujours de 10% inférieur à son niveau de la fin 2008.
Mais les coût relatif moyen des acquisitions réalisées grâce à des crédits immobiliers a atteint 3,93 années de revenus en novembre, soit pratiquement son maximum atteint au printemps 2007, à cause notamment du retour sur le marché des acheteurs déjà propriétaires qui crée des tensions sur les prix.
Autre conséquence: la remontée du niveau de l’apport personnel (+6,7 % depuis le début de l’année, après -2,8% en 2009) pour compenser la hausse des prix des logements.
Malgré la baisse des taux, le total des crédits immobiliers accordés par les banques devrait s'élever à 140 milliards d'euros en 2010, en progression de seulement 17% sur 2009, mais encore loin du record de 2007 (170,23 milliards), selon une autre étude de Crédit Logement publiée en juillet.
Depuis la fin des années 90, la hausse des prix de l'immobilier a été de 140% et les prix ont même été multipliés par 22 depuis 1964, soit bien plus que l'inflation, constatait l'étude de l'organe central de garantie des prêts pour le logement.