La sphère boursière mondiale restait marquée par le doute jeudi, les marchés peinant à se ressaisir après la brusque rechute la veille, déclenchée par de nouvelles inquiétudes sur la reprise économique en général et américaine en particulier.
Sur fond d'assagissement de la croissance en Chine et de faiblesses des indicateurs américains, l'annonce par la Réserve fédérale américaine mardi de la réactivation de certaines mesures de soutien à l'économie, soit de fait le maintien sous perfusion de la première économie mondiale, a eu rapidement raison de l'optimisme qui semblait dominer depuis le début de l'été.
Une morosité encore confortée par la décision de la banque centrale britannique, mercredi, d'abaisser ses prévisions de croissance pour les trois ans à venir.
A peine remis de la crise grecque qui a secoué l'Europe au printemps, les investisseurs, voyant se ranimer le spectre d'une faible reprise aussitôt suivie d'une nouvelle récession -le fameux scénario du W ou "double dip"- se tournent allègrement vers les valeurs dites +refuge+, comme la monnaie japonaise par exemple, au détriment de l'euro qui restait jeudi matin sous le seuil de 1,30 dollar.
Les Bourses de Londres, Paris et Francfort ont ouvert en baisse mais vers 08H30 GMT elles évoluaient autour de l'équilibre, à -0,01% pour le CAC 40, comme pour le Dax, et à +0,28% pour le Footsie.
La tendance était similaire dans les autres pays européens: +0,18% à Madrid, +0,28% à Milan, -0,13% à Amsterdam, +0,41% en Suisse, +0,41% au Portugal et +0,85% au Portugal.
Pour Valérie Plagnol, de CM-CIC Securities, interrogée à Paris, c'est un "retour à la réalité concernant le potentiel de croissance américain", alors que plusieurs indicateurs publiés récemment font état de la faiblesse de la reprise outre-Atlantique.
Les places asiatiques n'ont pas non plus échappé au vent de déprime, atteintes par la baisse de 2,49% du Dow Jones et de 3,01% du Nasdaq à la clôture la veille.
La Bourse de Tokyo a ainsi terminé la journée sur une perte de 0,86%, à son plus bas depuis 13 mois, après avoir chuté de plus de 2% en cours de séance, victime du yen qui a atteint mercredi son plus haut niveau en plus de 15 ans face au dollar.
"Le yen constitue un refuge face aux craintes concernant les économies américaine et européenne", a confirmé un courtier de Mitsubishi UFJ Trust and Banking, Hideaki Inoue.
La Bourse de Hong Kong a fini aussi en recul, de 0,89%, tout comme celle de Shanghai, en baisse de 1,23%.
Autre valeur refuge pour les investisseurs: les obligations d'Etat. Le taux des obligations d'Etat japonaises à dix ans nouvellement proposées est ainsi tombé à 0,980% jeudi, un niveau extrêmement bas inédit depuis sept ans.
Dans ce contexte tendu, la publication des demandes hebdomadaires d'allocations chômage aux Etats-Unis jeudi à 12H30 GMT, devrait être particulièrement surveillée.