L'Allemagne mène "un dialogue intense" avec la France au sujet du groupe européen EADS, a indiqué lundi un porte-parole du gouvernement allemand, sur fond de spéculations dans la presse allemande sur une refonte de l'actionnariat du groupe d'aéronautique et de défense.
"Il est clair que cette industrie a une place importante aux yeux du gouvernement", a déclaré ce porte-parole, Steffen Seibert, lors d'un point de presse régulier.
"Nous menons un dialogue intense avec le côté français", a-t-il ajouté, refusant toutefois de commenter les supputations de la presse allemande sur un désengagement du groupe automobile Daimler, qui détient 15% du capital d'EADS.
Le constructeur automobile détient même 22,5% des droits de vote, à parité avec un consortium français comprenant l'Etat et le groupe Lagardère.
Selon plusieurs médias allemands, Daimler voudrait se désengager après l'expiration d'un pacte d'actionnaires en 2012. Un porte-parole du constructeur s'est contenté d'indiquer lundi que celui-ci n'avait "jamais donné de date de retrait".
Le gouvernement allemand serait toutefois déjà en train de préparer cette éventualité, pour assurer le maintien de la parité entre actionnaires français et allemands après 2012. Le quotidien Süddeutsche Zeitung de samedi évoquait plusieurs pistes, par exemple le transfert des actions de Daimler à un consortium mené par la banque publique KfW, ou à un autre consortium qui impliquerait des entreprises allemandes du secteur aéronautique.
Le nom de la société d'investissement Mubadala, basée à Abou Dhabi, a également circulé comme potentiel partie prenante à une refonte de l'actionnariat d'EADS.