PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes baissent nettement mercredi à l'ouverture, pénalisées notamment par la poursuite des prises de bénéfices dans le compartiment technologique, dont les valorisations élevées préoccupent les investisseurs.
À Paris, l'indice CAC 40 cède 0,72% à 5.220,94 points vers 07h30 GMT. À Francfort, le Dax perd 0,77% et à Londres, le FTSE recule de 0,4%. L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro abandonne 0,8%, le FTSEurofirst 300 0,64% et le Stoxx 600 0,66%.
La baisse des places européennes s'inscrit dans le sillage de Wall Street et des Bourses asiatiques après le report du vote sur la réforme de l'"Obamacare" aux Etats-Unis.
Sur le marché des changes, l'euro poursuit sa hausse et a atteint, à 1,1380 dollar, son plus haut niveau depuis un an, toujours porté par les propos tenus mardi par Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE) sur la bonne santé de l'économie de la zone euro, qui ravivent les spéculations sur la possibilité d'une réduction du soutien de la politique monétaire dans les mois à venir.
En Bourse, la plus forte baisse sectorielle en Europe est pour les valeurs technologiques dont l'indice perd 1,35%.
A Paris, Soitec perd 6,5%, la plus forte baisse du SBF 120, et STMicroelectronics (PA:STM) cède 1,6%. Toujours du côté des semi-conducteurs, l'allemand Infineon abandonne près de 2%.
A Wall Street, l'indice de référence du secteur des semi-conducteurs a perdu 2,71% mardi, revenant au plus bas depuis le 18 mai.
A Amsterdam, ABN Amro perd 2,37% à 22,68 euros. Le gouvernement néerlandais a annoncé la vente de 7% du capital de la banque, nationalisée pendant la crise financière, une privatisation partielle qui ramènera la part de l'Etat à 63%. Le prix de vente unitaire des titres a été fixé à 22,75 euros, soit une décote de 2,1% sur le cours de clôture de mardi.
Contre la tendance, Nestlé grimpe de 1,25% après avoir annoncé mardi un plan de rachat d'actions dont le montant pourrait atteindre 20 milliards de francs suisses (18,37 milliards d'euros), après l'annonce de l'entrée à son capital du fonds activiste américain Third Point, qui lui réclame une amélioration de ses marges, des rachats de titres et la cession d'actifs non stratégiques, à commencer par sa part dans L'Oréal. Ce dernier perd 0,71%.
A Paris, Legrand prend 2,39%, de loin la plus forte hausse du CAC, après l'annonce du rachat de l'américain Milestone pour 1,2 milliard de dollars (1,05 milliard d'euros).
La Bourse de Tokyo a fini en recul de 0,47%, pénalisée elle aussi par les valeurs technologiques (TFR), et l'indice MSCI des valeurs d'Asie et du Pacifique hors Japon cède 0,46.
Mardi, Wall Street a fini en net repli, le Dow Jones cédant 0,46%, le Standard & Poor's 500 0,81% et le Nasdaq 1,61% après avoir creusé leurs pertes en réaction à l'annonce du report du scrutin au Sénat sur la réforme de l'assurance maladie, qui ravive les interrogations sur la capacité de l'administration Trump à mettre en oeuvre ses promesses.
Parallèlement, les rendements obligataires américains sont nettement remontés, soutenus entre autres par les déclarations de Janet Yellen, la présidente de la Réserve fédérale, jugeant appropriée une hausse graduelle des taux d'intérêt.
Le rendement des Treasuries à dix ans est revenu au-dessus de 2,22%, un niveau autour duquel il évolue toujours mercredi, contre 2,14% lundi.
En Europe, où certains analystes évoquent la possibilité d'une nouvelle réduction des achats d'obligations de la BCE dans les mois à venir, le rendement à dix ans allemand est remonté à 0,39%, au plus haut depuis le 25 mai. Son équivalent français à plus de 0,75%, lui aussi au plus haut depuis plus d'un mois.
Sur le marché des changes, le dollar, après un recul de 1% mardi, cède encore un peu de terrain face à un panier de devises de référence et se rapproche de son point bas du 9 novembre dernier.
La faiblesse du dollar limite le repli du pétrole après les chiffres de l'American Petroleum Institute (API) montrant une hausse des stocks de brut et d'essence aux Etats-Unis la semaine dernière.
Le Brent se traite autour de 46,33 dollars le baril, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI), juste au-dessous de 44 dollars.
(Patrick Vignal, édité par Marc Angrand)