Le président français François Hollande a estimé vendredi qu'en dépit de son échec, le sommet européen sur le budget 2014-2020 de l'UE avait été "utile" et "avait constitué une étape souhaitable" vers un accord.
"Ce Conseil a été utile et a correspondu à une étape souhaitable pour chercher un accord sur une perspective budgétaire" pour l'Union européenne, a déclaré M. Hollande lors d'une conférence de presse.
"Si le conseil peut, au début de l'année 2013, se réunir pour conclure, ce serait une bonne perspective", a-t-il ajouté.
Minimisant la portée de l'échec des 27, le président français a relevé que dans le passé, il y avait "toujours eu deux Conseils européens, un premier exploratoire pour comprendre les positions des principaux pays et voir ce qui peut éventuellement les rapprocher, et un Conseil conclusif".
"Nous n'avons pas échappé à cette logique-là", a-t-il dit.
M. Hollande a contesté que le sommet ait été un échec, se refusant même à employer le mot. "Il n'y a pas eu, comme il avait été un moment prétendu, des menaces, des ultimatums et chacun a eu à coeur de dire sa position et en même temps de ne rien empêcher", a-t-il assuré.
Il s'est de nouveau fait l'avocat de la Politique agricole commune (PAC), dont la France est la première bénéficiaire.
Après avoir raboté le budget prévisionnel de la PAC de 25,5 milliards d'euros, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, avait proposé de le rehausser de 8 milliards d'euros. Mais ce n'est "pas encore à la hauteur que je souhaite", a dit le chef de l'Etat français.
"La PAC ne peut pas servir de variable d'ajustement", a-t-il insisté.
Sur les fonds de cohésion, qui assurent la solidarité au profit des régions les plus pauvres d'Europe, il a estimé que "des efforts ont été engagés" mais qu'il "y aura sûrement à les préciser".
Il a estimé en revanche que la progression de l'enveloppe pour la politique en faveur des nouvelles infrastructures, de la recherche et de l'innovation, qui était multiplié par cinq dans le projet de la Commission, "était sans doute trop élevée".
"La France continuera de défendre une révision des modes de calcul des rabais, ristournes et chèques" accordés à plusieurs Etats membres, à commencer par le Royaume-Uni, a aussi prévenu M. Hollande, qui entend demander une contribution de l'ensemble des 27 au financement de ces rabais. "Chacun doit faire un effort", a-t-il dit.