La ministre française de l'Economie Christine Lagarde n'a pas exclu vendredi de briguer la présidence de l'Eurogroupe, le forum informel des ministres des Finances de la zone euro, lorsqu'il s'agira de choisir un successeur au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker.
"Mme Lagarde veut la succession de Juncker à la tête de l'Eurogroupe", a indiqué récemment une source parlementaire européenne.
Interrogée pour savoir si elle serait intéressée par ce poste, Christine Lagarde a répondu sur Europe 1: "Cela me paraît un peu tôt pour l'évoquer", sans toutefois exclure cette hypothèse.
"Je n'en sais absolument rien et je commencerai d'abord par en parler au Premier ministre et au président de la République parce que ce sont des rôles et des représentations et un leadership européens dont il faut que les +patrons+ soient d'accord", a-t-elle encore indiqué.
Le Premier ministre et ministre du Trésor luxembourgeois Jean-Claude Juncker, doit normalement présider l'Eurogroupe jusqu'en janvier 2011. Il est à sa tête depuis janvier 2005 et a été reconduit fin 2008 pour un troisième mandat. Mais il est candidat pour le poste de premier président de l'Union européenne, qui doit être attribué le 19 novembre.
Il n'est actuellement pas favori pour ce poste, mais s'il était désigné, il faudrait lui trouver un successeur à la tête du groupe qui réunit les seize pays ayant adopté la monnaie commune.Par ailleurs, certains Etats se positionnent actuellement pour la présidence de l'Eurogroupe dans le cadre du grand "marchandage" pour les postes européens.
L'Italie, par exemple, a clairement indiqué récemment son intérêt pour que la présidence de l'Eurogroupe soit exercée par son ministre des Finances Giulio Tremonti.
Actuellement, l'Italie vise le poste de Haut représentant aux Affaires étrangères pour l'ancien Premier ministre italien de gauche Massimo D'Alema. Mais si elle n'obtenait pas ce poste, celui de président de l'Eurogroupe pourrait être vu comme une compensation.
Le ministre belge des Finances Didier Reynders s'était quant à lui dit "disponible" pour la présidence de l'Eurogroupe en juin 2008, avant que M. Juncker ne soit reconduit pour un troisième mandat.