L'éditeur allemand Axel Springer n'envisage aucunement de relever son offre sur le site immobilier français Seloger.com, jugée trop faible par ce dernier, a indiqué mercredi le patron d'Axel Springer Mathias Döpfner.
"Nous ne voulons pas relever notre offre", a martelé M. Döpfner lors d'une conférence téléphonique, "nous en restons à notre plan" malgré l'opposition de la cible. "Chaque actionnaire devra prendre sa décision en connaissance de cause", a-t-il ajouté.
Axel Springer a acheté en septembre 12,4% des parts du groupe d'annonces immobilières en ligne auprès d'un groupe d'actionnaires, dont les fondateurs, à raison de 34 euros par action, pour quelque 70 millions d'euros.
Il veut prendre au même prix le contrôle de la société, cotée à Paris, ce qui porterait le montant total de l'opération à 566 millions d'euros.
Le Conseil de surveillance de la société rejette en bloc l'offre déposée par le groupe de médias allemand, et a mandaté un expert indépendant qui estime le prix juste de son action dans une fourchette de 37,1 à 40 euros.
Mercredi à 12H45 GMT l'action Seloger.com valait 35,45 euros à Paris.
Le gendarme français de la Bourse, l'Autorité des marchés financiers (AMF) doit se prononcer prochainement sur la conformité à la loi du projet d'OPA d'Axel Springer, condition préalable au dépôt officiel de l'offre.
Depuis qu'Axel Springer a annoncé son intention de déposer une offre d'achat, le 10 septembre, plusieurs fonds ont racheté des actions de seloger.com, alors que le marché spéculait sur une surenchère.
A ce jour, Lone Pine Capital LLC détient 11,99% du capital, Caledonia Private Investments 10,41%, Le Peigné (groupe Arnault) 9,06%, Fidelity 8,81% et Capital Research and Management Company 5,46%.
Axel Springer, éditeur du quotidien le plus lu d'Allemagne Bild et de nombreux journaux et magazines en Europe, est déjà présent en France avec une participation majoritaire dans Aufeminin.com.
M. Döpfner a jugé mercredi que le marché français demeurait "très intéressant" mais indiqué, en réponse à une question sur un potentiel intérêt pour le quotidien Le Parisien, n'avoir pas d'autres projets concrets pour le moment.