Une sortie progressive du nucléaire en France d'ici 2030 coûterait très cher, la facture des particuliers risquant d'augmenter deux fois plus vite en moins de vingt ans, selon une étude des professionnels de l'électricité publiée lundi, en plein débat électoral sur l'avenir de l'atome.
Selon cette étude de l'Union française de l'électricité (UFE), la France devra de toute façon lourdement investir dans ses moyens de production, de distribution et ses réseaux, qu'elle décide ou non de réduire la part du nucléaire.
Ainsi dans le cas d'une production électrique assurée à 70% (contre environ 75% actuellement) par l'atome en 2030, 322 milliards d'euros d'investissements seraient nécessaires dans le système électrique français, selon l'organisation, qui représente les grandes entreprises de l'électricité, et notamment EDF.
Dans l'hypothèse d'une réduction à 50% de la part du nucléaire, comme le propose le candidat socialiste François Hollande, l'effort serait porté à 382 milliards d'euros, soit un surcoût de 60 milliards.
Enfin, dans le cadre d'une quasi-sortie du nucléaire (20% de nucléaire) le surcoût serait de 112 milliards d'euros.
L'addition sera tout aussi lourde pour les consommateurs, selon les projections du patronat de l'électricité, qui estime qu'une sortie complète de l'atome fragiliserait la filière industrielle française.
Le particulier verrait sa facture augmenter de 33% en vingt ans si la part de l'atome était réduite à 70%, un ménage paierait ainsi son électricité 168 euros le mégawattheure (MWh) toutes taxes comprises, contre 126 euros en 2010, selon l'UFE.
La facture bondirait de 50% si la France réduisait sa dépendance à l'atome à 50%, soit 189 euros le MWh pour un particulier. Si le nucléaire ne représentait plus que 20% de la production d'énergie, la facture grimperait de 68% à 211 euros le MWh.
A six mois de l'élection présidentielle, le syndicat professionnel se garde de prendre clairement position. Il estime toutefois que le "statu quo paraît la solution la moins onéreuse".