L'accord finalisé vendredi entre les pays associés au programme A400M et le constructeur EADS a "réglé" la crise de financement du projet menacé par un surcoût de plusieurs milliards, a affirmé lundi le directeur stratégie d'EADS Marwan Lahoud.
Interrogé sur BFM radio pour savoir s'il avait le sentiment que tout était résolu par cet accord, il a répondu: "C'est réglé. EADS avait déjà pris des provisions et EADS a provisionné 1,8 milliard d'euros sur ces 5,2 milliards" de surcoût, a-t-il confirmé. EADS a provisionné au total quatre milliards d'euros depuis le lancement du programme en 2003.
Vendredi, le patron du groupe industriel européen Louis Gallois avait lui estimé que le contrat finalisé nécessiterait "quelques travaux légaux complémentaires".
Les sept pays concernés (Allemagne, France, Espagne, Royaume-Uni, Turquie, Belgique, Luxembourg) et EADS ont finalisé vendredi un accord agréé le 5 mars au niveau ministériel, dans lequel ils renoncent à réclamer des pénalités au constructeur malgré un retard de trois ou quatre ans sur le nouvel avion de transport militaire.
Au terme d'âpres négociations, les Etats sont convenus de payer 3,5 milliards d'euros de plus (dont 1,5 milliard d'euros en aides à l'exportation), sur 5,2 milliards d'euros de surcoûts. Ils ont accepté une hausse du prix unitaire de 11 millions par avion mais ont ramené le nombre de commande à 170.
Le contrat initial de 2003 prévoyait de livrer 180 appareils aux 7 clients pour un montant forfaitaire de 20 milliards d'euros à partir de 2009.
"L'enjeu a été de négocier comment on traite les pénalités de retard", a-t-il poursuivi, rappelant que "l'accord qui a été signé vendredi n'est que la matérialisation de l'accord de principe entre les ministres qui a été passé en mars".
"Sur l'ensemble du programme, il y a une quarantaine de milliers d'emplois, dont plus de 10.000 emplois en France. C'est ça l'enjeu du programme", a encore souligné M. Lahoud.
L'A400M, très attendu pour remplacer une flotte vieillissante dans plusieurs pays européen, devrait être livré à la France à partir de début 2013 pour mise en service actif en 2014, selon le ministre de la Défense Hervé Morin.