La compagnie allemande Deutsche Bahn (DB) a annoncé dimanche la signature d'un important contrat de construction des voies ferrées et de lignes urbaines au Qatar, incluant un métro à Doha et des liaisons de grandes lignes.
"Le volume total d'investissements" de ce projet d'infrastructure ferroviaire se monte à "environ 17 milliards d'euros", a indiqué la Deutsche Bahn, qui n'en assumera toutefois qu'une part, d'autres partenaires devant être inclus dans le projet.
Quatre lignes de métro sont prévues à Doha, sur 300 km de rails et incluant 98 stations. Une liaison de trains à grande vitesse reliant l'aéroport à Doha puis poursuivant vers Bahreïn doit être construite sur 180 km, avec des trains atteignant 350 km/h, ainsi qu'un autre axe ferroviaire de 100 km vers l'Arabie saoudite doté de trains roulant à 200 km/h. Enfin, 325 km de lignes pour le fret sont prévues, qui pourront aussi servir au transport de voyageurs, précise le communiqué de DB.
C'est un "projet ambitieux" qui aboutira à "l'un des plus modernes systèmes de métro et réseau ferré au monde", a affirmé le patron de la Deutsche Bahn, Rüdiger Grube, qui a signé le contrat dimanche à Doha avec le Premier ministre qatari, cheikh Hamad Ben Jassem Al-Thani, selon le communiqué de DB.
Pour ce chantier, DB International et le Qatar créent une société commune, Qatar Railways Development Company (QRDC), dans laquelle DB détiendra 49% des parts et le Qatar 51%. "La compagnie QRDC assume un volume de planification de 700 millions d'euros", écrit la Deutsche Bahn.
La compagnie publique ne dit en revanche rien de la manière dont se décompose l'investissement total de 17 milliards d'euros.
Mais le ministre allemand des Transports, Peter Ramsauer, a précisé dans un communiqué séparé que les 17 milliards projetés concernaient les infrastructures des lignes, et non les trains eux-mêmes.
"La Deutsche Bahn s'est assurée une partie des 700 millions d'euros qui seront investis dans la planification. En outre, la DB International aura l'accès à l'exploitation (du réseau), qui devrait au final représenter un marché d'un milliard d'euros par an", selon M. Ramsauer.
En clair, les travaux eux-mêmes et la construction des trains devraient être confiés à d'autres entreprises allemandes. Pour les trains, le quotidien Handelsblatt évoquait vendredi le groupe Siemens.
La DB se félicite de ce contrat "d'une importance stratégique". Elle pense qu'il agira comme un tremplin lui permettant de "faire affaire avec d'autres Etats arabes" dans la péninsule arabe, "où des investissements supérieurs à 100 milliards d'euros sont à prévoir au cours des deux prochaines décennies".