Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a estimé mercredi qu'un scénario de crise politique en Chine similaire à celui que vivent actuellement des pays arabes aurait des effets "très déstabilisateurs pour l'économie mondiale".
Selon M. Strauss-Kahn, la reprise économique mondiale suit son cours mais "elle est fragile et très inégale" selon les pays. Et une longue période de prix élevés du pétrole liés à la crise politique des pays arabes pourrait la mettre en péril, a-t-il ajouté.
"Nous sommes tous très contents parce que la liberté est en train d'être retrouvée, mais nous devons aussi faire attention à ce que cela n'ait pas d'impact sur l'économie", a-t-il déclaré à Montevideo au cours de l'enregistrement d'une émission télévisée où des étudiants pouvaient lui poser des questions.
Le patron du FMI a été interrogé sur les conséquences qu'aurait en Chine une pression populaire similaire à celle vécue par certains pays arabes en faveur d'une ouverture démocratique.
"Cela dépend du rythme", a-t-il dit. "Je pense que le développement de l'économie de marché mène à la démocratie" mais "cela prend du temps", a déclaré le directeur du FMI.
Dans le cas de la Chine, la deuxième puissance économique mondiale, "un changement trop rapide pourrait être très déstabilisateur pour l'économie mondiale".
M. Strauss-Kahn sera jeudi au Brésil où il doit rencontrer la présidente Dilma Rousseff.