Une vidéo montrant le dirigeant du FMI Dominique Strauss-Kahn déclarer que la Grèce négociait en douce l'aide du FMI depuis l'automne 2009, plus tôt qu'officiellement admis, a jeté mercredi un froid en Grèce, où le gouvernement s'interrogeait sur les "raisons" de l'aveu.
Dans cet extrait d'entretien, diffusé mardi soir par la chaîne grecque Alpha, et posté sur youtube on voit M. Strauss-Kahn déclarer en français que le Premier ministre grec, Georges Papandréou, lui avait téléphoné "très tôt, en novembre-décembre 2009, en disant on a besoin d'aide" face au risque de banqueroute du pays. (http://www.youtube.com/watch?v=GATAQg---D8&feature=player_embedded#at=25)
Avant le bouclage officiel du plan d'aide du FMI à la Grèce, dans le cadre d'un accord global avec la zone euro qui n'a officiellement commencé à être discuté que début 2010, "on avait quand même fait du travail avec les Grecs (...) et on l'avait fait de façon souterrain (sic)" affirme M. Strauss-Kahn.
"Tout ça parce que les Grecs eux souhaitaient une intervention du FMI même si Papandréou pour des raisons politiques disait pas ça", ajoute-t-il.
Le porte-parole du gouvernement grec, Georges Pétalotis, a estimé que M. Strauss-Kahn offrait cette version "pour des raisons qui lui sont propres".
"M. Strauss-Kahn n'est pas une vierge, c'est un homme politique expérimenté (...) il veut se débarrasser du problème grec" en vue d'une candidature à l'élection présidentielle en France, a aussi réagi sur une radio le ministre de l'Economie, Michalis Chryssohoidis.
Sans contester l'authenticité de l'extrait, tiré selon Alpha d'un entretien donné par DSK à Canal Plus mais coupé dans la version diffusée en mars dernier par la chaîne française, le porte-parole grec a tenté de minimiser l'affaire.
M. Papandréou "recherchait toutes les solutions possibles pour permettre au pays d'emprunter comme il était de son devoir national", a-t-il relevé dans son point de presse quotidien.
Le principal parti d'opposition de droite à pour sa part jugé que l'affaire attestait de la duplicité du gouvernement socialiste, qui avait longtemps exclu auprès des Grecs tout recours au FMI, également peu prisé au départ des partenaires européens.