PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes confirment leur tendance baissière jeudi à mi-journée, reprenant leur série dans le rouge brièvement interrompue la veille dans un climat d'inquiétude grandissante à l'approche du référendum du 23 juin sur le maintien de la Grande-Bretagne au sein de l'Union européenne (UE).
À Paris, le CAC 40 recule de 0,44% à 4.153,12 points. À Francfort, le Dax laisse 0,68% et à Londres, le FTSE abandonne 0,52%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 et l'EuroStoxx 50 de la zone euro cèdent 0,64% et 0,54% respectivement.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en recul. La place new-yorkaise a fini dans le rouge pour la cinquième séance consécutive mercredi après la décision de la Réserve fédérale de laisser ses taux d'intérêt inchangés.
Le statu quo pareillement observé par la Banque du Japon (BoJ) a plombé le Nikkei, qui a perdu un peu plus de 3%, et provoqué une envolée du yen.
La Banque d'Angleterre (BoE), qui a elle aussi observé le statu quo, a déclaré jeudi qu'un vote favorable à la sortie du Royaume-Uni de l'UE pourrait pénaliser l'économie mondiale et elle a averti qu'il était de plus en plus probable que la livre sterling chuterait en cas de victoire des partisans du "Brexit" au référendum.
Cette atmosphère lourde à une semaine du scrutin britannique affecte en particulier les valeurs bancaires, dont l'indice a touché en séance son niveau le plus bas depuis le 7 août 2012 et accuse une des plus fortes baisses sectorielles avec un recul de 1,3% pour le moment.
"Les perspectives économiques et politiques mondiales sont sombres", dit Chirantan Barua, analyste de Bernstein. "Le Brexit alimente l'incertitude et produira une onde de choc en Europe. Avec autant d'incertitude, pourquoi acheter du bancaire maintenant?".
Le secteur bancaire, plombé par ailleurs par un environnement de taux ultra-bas, a rétrogradé durant six des sept dernières séances et accuse une perte de 16% depuis le début du mois et de près de 27,5% depuis le début de l'année.
Le Brexit n'est pas le seul facteur à tourmenter un secteur bancaire, dont l'encours de créances douteuses reste très élevé et qui manque de confiance pour développer son activité de prêt.
Trois valeurs bancaires - UniCredit, Intesa Sanpaolo (MI:ISP), Deutsche Bank (DE:DBKGn) - occupent les premières places des pertes de l'indice EuroStoxx 50, avec des reculs variant de 2,3% à 3,1%.
Avec un nouveau recul des cours pétroliers, de 1,4% actuellement, les valeurs des ressources naturelles ne sont pas non plus à la fête et leur indice se déleste de 1,6%. Anglo American (LON:AAL), avec une perte de 4,7%, est en tête des pertes de l'indice FTSEurofirst 300.
ASML, le deuxième équipementier mondial des semi-conducteurs, est stable après avoir annoncé jeudi le rachat de son concurrent taïwanais Hermes Microvision Inc (HMI).
(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)