PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes évoluaient de manière indécise mercredi à mi-séance et Wall Street était également attendue sur une note irrégulière, les investisseurs devant digérer à la fois l'annonce d'un accident nucléaire en Ukraine et des données montrant que la zone euro, sauf brutal sursaut de la conjoncture, file tout droit vers une contraction au début de 2015.
À Paris, le CAC 40 perdait 0,08% (-3,53 points) à 4.384,77 points vers 12h50. À Londres, le FTSE cédait 0,22%, mais à Francfort, le Dax gagnait 0,18%. Et l'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 avance de 0,37% et l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,1%.
Le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, a révélé qu'un incident s'était produit à la centrale nucléaire de Zaporijia, située dans le sud-est de l'Ukraine, et a demandé au nouveau ministre de l'Energie d'organiser une conférence de presse.
Les enquêtes PMI publiées dans la matinée ont montré que l'activité dans le secteur privé de la zone euro avait connu en novembre une croissance encore plus lente que prévu, en dépit des fortes baisses sur les prix consenties par les entreprises, renforçant le risque d'une contraction économique au début de l'an prochain.
En plus de ces éléments, qui n'incitent pas à acheter, les intervenants de marché ont adopté un mode attentiste avant deux rendez-vous clés à leurs yeux : la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi et les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis pour le mois de novembre le lendemain.
"La tendance reste fondamentalement haussière. Mais, en ce moment, il n'y a pas de catalyseur permettant d'amplifier l'élan. Cela pourrait changer avec la BCE demain et les chiffres américains de vendredi", estime Andrea Tueni, courtier chez Saxo Bank.
En dépit des sombres perspectives dressées par les enquêtes PMI et malgré la menace de la déflation, la BCE n'annoncera sans doute aucune nouvelle mesure de stimulation économique jeudi, selon une enquête Reuters auprès d'opérateurs du marché monétaire publiée lundi.
Si les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis sont meilleurs que prévu, la perspective d'une première remontée des taux d'intérêt américains depuis décembre 2008 devrait se rapprocher et, partant, amplifier l'élan du dollar.
En raison de la divergence croissante entre les trajectoires empruntées par la Fed et la BCE, l'euro a touché un plus bas de plus de deux ans face au dollar, se traitant en dessous du niveau de 1,235.
Toujours sur le marché des changes, le rouble, en nette baisse en début de séance, se reprend face à l'euro et au dollar en raison, selon des courtiers, d'une intervention de la banque centrale russe.
L'exposition de certains grands noms allemands à la Russie et au rouble est la raison avancée par JP Morgan et Barclays pour déclasser l'un Metro et l'autre Adidas. Le titre Metro (-5,2%) accuse de ce fait la plus forte baisse de l'indice Stoxx 600, suivi de près par Adidas (-3,25%).
Le compartiment pétrolier repart à la baisse malgré la remontée des cours du brut, ce qui s'explique, selon certains acteurs du marché, par un mouvement de prises de bénéfices. "Les valeurs pétrolières avaient ouvert en baisse après leur envolée de la veille mais les investisseurs veulent maintenir réduire leur exposition à ce secteur dans l'anticipation d'une déprime durable des cours du brut", dit John B. Smith, gérant de fonds chez Brown Shipley.
De contexte d'incertitudes, nombre actifs financiers jugés sûrs sont recherchés, comme le franc suisse, les Bunds allemands ou encore l'or.
(Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)