Les personnels du prestataire de Thello assurant le service à bord des trains de nuit de Paris à Venise sont massivement en grève depuis vendredi, accusant la direction de LSG France de "ne pas respecter ses obligations légales" en matière de rémunération, repos et congés, a-t-on appris lundi de sources syndicales.
La grève est suivie par "100% des salariés en CDI depuis vendredi", soit 58 personnels de bord et 10 chefs de bord, selon la CFE-CGC. Elle n'empêche pas les trains de rouler car, selon le syndicat, la direction du prestataire "a fait appel à des cadres et à des intérimaires pour faire partir les trains".
Selon le deuxième syndicat ayant appelé à un mouvement de grève illimitée, SUD-rail (majoritaire chez les personnels de bord), cette grève "très suivie" est une "première" chez les personnels de catering ferroviaire à bord des trains Thello.
La filiale du groupe italien Trenitalia (67%) et du Français Transdev (33%) fait circuler des trains entre la France et l'Italie depuis 2011. Sur sa liaison Paris-Venise, Thello a confié le service à bord (bar, couchettes...) à LSG France (LSG Sky chefs, filiale de Lufthansa (XETRA:LHAG)).
Selon les deux syndicats, le prestataire ne respecterait pas plusieurs obligations légales. Ils dénoncent notamment des "irrégularités" dans le décompte des congés payés, affirmant devoir travailler plus de 35 heures par semaine avant ou après leur période de congés afin de "compenser" leur absence, sans majoration de salaire.
Les dirigeants de LSG France n'ont pu être joints par l'AFP. Mais selon la CFE-CGC, "le PDG a annoncé (dimanche) un audit et qu'il paierait rétroactivement ce qu'il nous doit si celui-ci indique qu'il s'est trompé".
Malgré cette "avancée", les syndicats ont reconduit lundi le mouvement. Ils dénoncent également un "non-respect des temps de pause" entre deux trajets, un décompte annuel des heures illicite (sans accord d'entreprise) et une perte de rémunération d'environ 1.200 euros par an pour les chefs de bord suite à une réorganisation du travail "imposée" pour gérer le sureffectif engendré par l'arrêt fin 2013 de la liaison Paris-Rome.
Dans la nouvelle organisation, les chefs de bord travaillent en "binôme" mais ne touchent les primes afférentes à leurs responsabilités de "management" et de "sécurité" que pour "l'un des deux trajets". D'après les syndicats, cette "modification" n'a pas été faite dans le respect des règles.