Paris a établi un record historique avec un prix de vente moyen dans le logement ancien à 6.680 euros/m2 en moyenne, mais la hausse des prix affecte désormais l'ensemble de la France, en raison d'une demande supérieure à l'offre.
Avec un prix moyen de 6.680 euros/m2 pour les appartements anciens, Paris intra-muros bat le précédent record (6.620 euros/m2 en moyenne), qui datait du troisième trimestre 2008, avant la crise financière, selon une étude de la Chambre des notaires de Paris et de la région parisienne publiée jeudi.
Dans la capitale, les prix de vente des logements ont grimpé de 7,8% au deuxième trimestre par rapport au trimestre correspondant de 2009.
"La hausse actuelle devrait continuer et dépasser les 10% à Paris intra-muros sur l'ensemble de l'année 2010 car la demande dépasse l'offre", estime Me Christian Lefebvre, le président de l'institution.
Ce phénomène n'est plus limité à la plus riche des régions françaises.
Les prix des logements anciens dans l'ensemble de la France ont en effet nettement augmenté, de 6,0%, au deuxième trimestre 2010, par rapport au trimestre correspondant de 2009, selon l'Indice Notaires/Insee.
Selon les chiffres publiés par l'Institut national de la statistique, les prix des appartements ont augmenté en un an de 6,2%, ceux des maisons de 5,8%.
Il s'agit de la quatrième hausse trimestrielle consécutive, souligne l'Institut, un véritable retournement de situation.
En 2009, les prix des logements anciens en France avaient baissé de 7,1%, comparé à 2008, du fait de la crise.
Cette flambée des prix s'accompagne d'une progression du nombre de transactions de logements: 645.000 opérations ont été enregistrées entre avril 2009 et mars 2010, soit une hausse de 9% par rapport à janvier et décembre 2009. Sur un an, la hausse est un peu moins marquée (+6% par rapport à la période allant d'avril 2008 à mars 2009).
A Paris, la hausse n'est que de 3,7% dans le Ve mais elle grimpe à 19,3% dans le IIe, arrondissement central où le marché est très restreint.
Sur les 20 arrondissements de la capitale, 13 ont atteint leur plus haut historique.
L'arrondissement le plus cher reste le VIe (9.900 euros/m2 en moyenne) suivi du VIIe (9.730 euros) et du IVe (9.560 euros). A l'opposé, l'arrondissement le moins cher demeure le XIXe (5.350 euros), suivi du Xe (5.450 euros) et du XVIIIe (5.900 euros).
Au sein des quartiers les prix oscillent entre 12.440 euros dans le sélect Saint-Germain-des Près (VIe) à 4.840 euros à Pont de Flandre (XIXe).
"Les petites surfaces sont notamment très recherchées par les investisseurs", souligne Me Lefebvre pour expliquer cet engouement.
Même les maisons anciennes, qui ont connu une hausse plus tardive que les appartements, participent à l'emballement en Ile-de-France.
Le nombre de transactions (neuf et ancien) approche dans cette région les 45.000 au deuxième trimestre, en progression de 38% par rapport au deuxième trimestre 2009, où le marché était peu actif, et supérieur de 5% par rapport au trimestre correspondant de 2008.
Toutefois, ces ventes demeurent inférieures de 8% au niveau moyen atteint pendant les deuxièmes trimestres de 1999 à 2007, périodes qui combinaient une forte activité et une progression des prix.
"Je crois à la poursuite de la hausse des prix, pas à une explosion car la solvabilité des acquéreurs sera vite érodée au rythme actuel", a conclu Me Lefebvre.