Investing.com – La paire EUR/USD a de nouveau accentué sa hausse hier, marquant un sommet à 1.0595 à la mi-journée, mais a ensuite affiché une correction jusqu’à un creux à 1.0477 pour l'instant ce mardi matin.
L’ambiance positive liée aux espoirs de réouverture de l’économie chinoise, et la faiblesse du Dollar face à la perspective d’un ralentissement de la hausse des taux de la Fed ont soutenu l’Euro Dollar en première partie de journée hier, avant que des prises de bénéfices ne viennent stopper la hausse à l’approche du seuil clé de 1.06.
Les statistiques US soutiennent le Dollar, au détriment de l’EUR/USD
Ensuite, la publication de solides statistiques US est venue soutenir le Dollar, et accélérer la chute de l’EUR/USD. En effet, l’indice PMI des services, les commandes à l’industrie et l’ISM des services se sont tous trois révélés supérieurs aux attentes.
Peu après ces publications, un article de Nick Timiraos, spécialiste de la Fed au Wall Street Journal, actuellement considéré comme l’analyste ayant la vision la plus juste des intentions de la banque centrale, a également apporté des arguments aux haussiers du Dollar.
En référence à la solide progression des salaires du rapport NFP de la semaine dernière, Timiraos a écrit que l'augmentation des salaires pourrait amener la Fed à poursuivre les hausses à des niveaux supérieurs à ceux prévus.
Il a aussi attiré l’attention sur l'IPC américain du 13 décembre comme un événement clé, qui pourrait conduire à une nouvelle hausse de 50 points de base en février si les chiffres sont supérieurs aux attentes, sachant que pour l’instant, le scénario de base pris en compte par le marché pour la réunion du FOMC de février est une hausse de taux de 25 points de base.
Les banques doutent de la poursuite de la hausse de l’Euro Dollar
La question qui se pose désormais pour l’Euro Dollar face au début de correction constaté depuis hier est de savoir si il s’agit d’une simple reprise de souffle, ou une correction plus ample est à craindre pour la suite du mois de décembre.
La saisonnalité est en faveur de la hausse, l’EUR/USD ayant affiché un bilan mensuel positif (en moyenne de +1.5%) lors de 15 des 23 mois décembre qui se sont écoulés depuis la création de la monnaie unique.
Cependant, alors que l’Euro Dollar a bondi de plus de 5 % en novembre, signant son meilleur mois depuis 2010, le risque est que le potentiel haussier immédiat soit déjà épuisé, et qu’une correction menace.
"Le biais saisonnier de l'euro est fort, mais le rallye d'octobre et surtout de novembre pourrait signifier que le mouvement a commencé plus tôt que d'habitude", a déclaré Derek Halpenny, analyste MUFG, cité par Bloomberg.
Il prévoit ainsi un retour de l’EUR/USD à la parité au début de 2023, jugeant que "les fondamentaux d'un selloff durable du dollar américain ne sont pas encore vraiment en place".
De son côté, la banque ING (AS:INGA) a mis en garde contre un retour sur le devant de la scène des problématiques liées à la hausse des prix de l’Energie, ce qui devrait peser sur l’Euro.
« Étant donné la forte sensibilité de l'EUR/USD aux termes de l'échange de la zone euro (qui dépend principalement des prix de l'énergie), les risques de hausse des produits de base énergétiques sont équivalents aux risques de baisse de l'euro » a en effet écrit ING.
Enfin, on notera que toutes les banques ne sont pas du même avis, puisque de son côté, la Société Générale (EPA:SOGN) a écrit hier que « la couverture des positions vendeuses de fin d'année et la tendance du marché à être optimiste pour 2023 devraient aider l'euro », recommandant un achat de la paire EUR/USD avec un objectif à 1.10 d’ici la fin de l’année.