Investing.com -- L'euro a enregistré des gains contre le dollar mercredi, mais il est confronté à un chemin délicat vers la hausse alors que les membres de la Banque centrale européenne continuent de préparer le terrain pour une réduction des taux dès le mois de juin.
EUR/USD s'est apprécié de 0,63% à 1,0837 dollar.
"Il est devenu très difficile pour l'euro de se redresser par rapport au dollar, et nous voyons toujours le risque orienté à la baisse pour l'EUR/USD", a déclaré Macquarie dans une note de mercredi, soulignant les récentes remarques des membres de la BCE signalant une baisse des taux en juin.
Christine Lagarde, gouverneur de la BCE, a ouvert la porte à une baisse des taux en juin lors de la réunion de la banque centrale du 7 mars, laissant entendre que si les données sur l'inflation continuaient à indiquer un ralentissement des pressions sur les prix, la banque serait en mesure de passer à "la phase de réduction de notre cycle de politique monétaire et de rendre notre politique moins restrictive".
Les données économiques les plus récentes de l'UE suggèrent que la tendance au ralentissement de l'inflation observée au début de l'année s'est maintenue, l'inflation de la zone euro passant de 2,6 % en mars à 2,4 %, soit le niveau le plus bas depuis le début de la guerre entre la Russie et l'Ukraine en février 2022.
Signe que les données pourraient avoir adouci certains des membres les plus faucons du conseil des gouverneurs, le responsable politique autrichien Robert Holzman a déclaré mercredi qu'il n'avait pas d'objection à un assouplissement en juin, bien qu'il ait ajouté qu'il "aimerait voir les données d'abord".
Ces remarques interviennent avant la réunion de la BCE du 11 avril.
Les données relatives à l'inflation en Europe contrastent fortement avec celles des États-Unis, où l'inflation à la consommation a surpris à la hausse en janvier et février, bien que la mesure de l'inflation préférée de la Fed, l'indice de base des dépenses de consommation, ait ralenti à 2,8 % au cours des 12 mois se terminant en février, contre 2,9 % un an plus tôt.
Néanmoins, ce contraste entre l'Union européenne et les États-Unis en matière d'inflation permet à la BCE d'adopter un ton plus dovish, car elle n'a pas constaté de pic d'inflation au premier trimestre, selon Macquarie, ce qui maintient le dollar à un niveau élevé par rapport à l'euro.
Cette force du dollar sera toutefois mise à l'épreuve dès la semaine prochaine, avec la publication du rapport sur l'inflation IPC de mars, prévue pour le 10 avril.
Mais Macquarie n'est pas convaincu que l'inflation américaine en mars sera à nouveau élevée, comme l'inflation des loyers, et "une baisse des prix des nouvelles voitures pourrait aider à compenser la pression à la hausse exercée par les problèmes de la chaîne d'approvisionnement et les prix plus élevés du carburant".